Le procès des trois activistes du Hirak, Amar Berri, Merzoug Touati et Yanis Adjlia, arrêtés lors de la manifestation du vendredi 12 juin, s'est déroulé, hier, sous haute surveillance policière. Un important dispositif policier a été déployé autour du siège du palais de justice de Béjaïa. Tous les accès menant au tribunal ont été bouclés par des renforts de CNS pour empêcher le rassemblement des citoyens venus soutenir les trois prévenus. Les quelques dizaines de manifestants qui se sont rassemblés, vers 10h, devant le stade scolaire situé à un jet de pierre du tribunal, ont été finalement dispersés par la police qui a opéré à des interpellations parmi les manifestants dont l'ancien parlementaire de Béjaïa Khaled Tazaghart et l'ancien policier Zahir Moulaoui. À l'intérieur du tribunal, les avocats étaient en nombre pour défendre le dossier des trois activistes du hirak. Outre les membres du collectif de défense affiliés au barreau de Béjaïa, des dizaines d'avocats sont venus de plusieurs wilayas, notamment de Sétif, de Bouira, d'Alger, de Tizi Ouzou, de Boumerdèset de Chlef. À l'heure où nous mettons sous presse, le procureur de la République a requis une peine de trois années de prison ferme contre les trois accusés assortie d'une amende de 200 000 DA. Il faut rappeler qu'ils sont poursuivis pour de lourds chefs d'inculpation. "Atteinte à la personne du président de la République" et "outrage à corps constitué" pour Amar Berri et "incitation à attroupement non armé", "publication pouvant porter atteinte à l'intérêt national" et "mise en danger de la vie d'autrui durant la période du confinement" pour les deux autres accusés. À noter que la forte présence policière a aussi rendu impossible la tenue d'un rassemblement qui devait avoir lieu à la place de la Liberté d'expression Saïd-Mekbel et auquel le Pacte de l'alternative démocratique (branche locale) a appelé. Cela dit, des militants politiques et autres acteurs de la société civile de la région n'ont pas cessé d'appeler leurs concitoyens à faire preuve de vigilance en cette période de crise sanitaire.