Le procès des trois activistes du hirak, Yanis Adjlia, Merzoug Touati et Amar Berri, qui devait se tenir hier, au tribunal de Béjaïa, a été renvoyé au 1er juillet prochain, suite au refus des trois prévenus d'être jugés par visioconférence. Le collectif de défense, constitué d'une centaine d'avocats, a vu sa demande de liberté provisoire rejetée par le juge en charge du dossier. Ce qui contraint les trois mis en cause à rester encore en prison, en attendant leur jugement. "Il est tout à fait normal que les trois prévenus refusent leur comparution en visioconférence. D'où le renvoi de leur affaire au 1er juillet prochain. Nous aussi, nous avons demandé à ce que toutes les conditions légales soient réunies afin de garantir un procès équitable et public", nous a déclaré Me Djamel Benyoub, l'un des avocats de la défense, à sa sortie du tribunal de Béjaïa. Plaidant pour la relaxe des trois militants incarcérés au centre pénitentiaire d'Oued Ghir (Béjaïa), Me Benyoub soutiendra que le collectif de défense restera "mobilisé et solidaire avec l'ensemble des détenus d'opinion, et ne lésinera sur aucun effort pour défendre leur cause". Très tôt le matin, plusieurs centaines de citoyens se sont mobilisés pour exprimer leur soutien aux trois militants arrêtés vendredi passé, à Béjaïa, réclamant leur libértion. Après avoir observé un rassemblement à la place de la Liberté d'expression, Saïd-Mekbel, les manifestants qui brandissaient les portraits des trois activistes en détention provisoire, ont organisé une marche pacifique vers le tribunal de Béjaïa, sis à la cité Tobbal. Vers 10h30, la route longeant le palais de justice et la direction de wilaya de la Sonelgaz grouillait de monde. Un autre rassemblement citoyen sera tenu au niveau du point de chute de la marche, bloquant ainsi la circulation automobile sur cet axe routier. La foule qui réclame haut et fort la "libération immédiate et inconditionnelle" de leurs camarades incarcérés, reprend en chœur les slogans phares du mouvement populaire né le 22 février 2019. "Tilelli i-maghnassen, el havs i-makaren" (Liberté pour les militants, la prison pour les voleurs), "Libérez Amar, libérez Yanis, libérez Merzoug", "Libérez les détenus", "Djazaïr houra démocratia" (Pour une Algérie libre et démocratique)..., scandaient les manifestants à gorge déployée et sous un soleil de plomb face à un dispositif policier mis en place devant le portail principal de l'immeuble abritant le siège de la Cour de Béjaïa. Pour rappel, Amar Beri est poursuivi pour "atteinte à la personne du président de la République", "outrage à corps constitué", "incitation à attroupement non armé", "publication pouvant porter atteinte à l'intérêt national" et "mise en danger de la vie d'autrui durant la période du confinement". Les deux autres détenus sont accusés d'"incitation à attroupement non armé", "publication pouvant porter atteinte à l'intérêt national" et "mise en danger de la vie d'autrui durant la période du confinement."