Programmé pour aujourd'hui, au tribunal pénal de Béjaïa, le procès des deux activistes du Hirak, Yacine Baloul et Abderrahmane Bahloul, originaires de la commune de Tala Hamza, devrait être reporté à septembre prochain. C'est ce que nous a fait savoir, hier, Me Hocine Klioua, l'un des membres du collectif de défense constitué dans le cadre de ce dossier. "On s'achemine vers le report de cette affaire, étant donné que la décision de suspension des audiences des tribunaux criminels et correctionnels, prise par le ministère de tutelle depuis mars dernier, en vue d'endiguer la propagation du Coronavirus, demeure toujours en vigueur. Seules les personnes en détention peuvent être jugées à huis clos", affirme notre interlocuteur. Pour rappel, les deux hirakistes mis en cause dans cette affaire, sont poursuivis pour "outrage à corps constitués", après avoir été interpellés, en juillet 2019, dans un barrage de police dressé à hauteur du pont Scala à l'entrée est de Béjaïa, alors qu'ils s'apprêtaient à rejoindre l'une des marches hebdomadaires du Hirak, organisée au chef-lieu de wilaya. Arrêtés en possession de pancartes portant des slogans hostiles au pouvoir, ils ont été conduits au commissariat de police pour être auditionnés sur procès-verbal, avant d'être relâchés. Une année après, le tribunal de première instance de la capitale des Hammadites les convoquera pour aujourd'hui. Par ailleurs, il est à noter que les membres du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) de Béjaïa pointent, dans leur dernière déclaration rendue publique hier, "une répression inédite et inacceptable contre des manifestants pacifiques, qui ont exercé leur droit de manifester". Estimant que la situation prévalant dans le pays est d'une "extrême gravité", les animateurs locaux du PAD déplorent que "plus d'une trentaine de manifestants sont convoqués par la justice à Béjaïa". Afin de réclamer de nouveau la libération de l'ensemble des détenus d'opinion, les signataires de ladite déclaration appellent à un rassemblement citoyen, à la place de la Liberté d'expression Saïd-Mekbel, suivi d'une marche pacifique vers le palais de justice de Béjaïa, pour demain, mercredi 1er juillet, date d'ouverture du procès des trois militants béjaouis, Merzoug Touati, Yanis Adjlia et Amar Berri, arrêtés vendredi 19 juin, lors de la tentative de marche dans la ville de Yemma Gouraya.