Comme il fallait s'y attendre, le procès des deux activistes du Hirak, Yacine Baloul et Abderrahmane Bahloul, prévu hier, au tribunal correctionnel de Béjaïa, a été reporté au 15 septembre prochain. Selon Me Hocine Klioua, l'un des membres du collectif de défense de ces deux jeunes hirakistes, originaires de la commune de Tala Hamza, le magistrat en charge du dossier a décidé, hier, de ce report, conformément à la décision de suspension des audiences des tribunaux criminels et correctionnels, prise le 16 mars dernier par le gouvernement dans le cadre du dispositif national de prévention et de lutte contre la propagation du virus Covid-19. À noter que la genèse de cette affaire remonte au mois de juillet 2019, lorsque les deux activistes ont été interpellés dans un barrage de police, à l'entrée de la ville des Hammadites, pour possession de pancartes portant des slogans anti-régime, alors qu'ils se dirigeaient vers le chef-lieu de wilaya pour prendre part à une manifestation de rue. Conduits au commissariat central de Béjaïa, ils seront relâchés après avoir été auditionnés sur procès-verbal. Ils sont poursuivis pour "outrage à corps constitués". Par ailleurs, il y a lieu de signaler que le procès des trois militants, Merzoug Touati, Yanis Adjlia et Amar Berri, arrêtés lors de la manifestation du vendredi 12 juin, devrait s'ouvrir aujourd'hui, au tribunal correctionnel de Béjaïa. Pour rappel, les deux premiers mis en cause sont poursuivis pour "incitation à attroupement non armé", "publication pouvant porter atteinte à l'intérêt national" et "mise en danger de la vie d'autrui durant la période du confinement". Outre ces chefs d'inculpation, le troisième prévenu est accusé d'"atteinte à la personne du président de la République" et "outrage à corps constitués". Notons enfin que les animateurs du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) de Béjaïa ont appelé à un rassemblement citoyen, à la place de la liberté d'expression Saïd-Mekbel, suivi d'une marche pacifique vers le palais de justice de Béjaïa, pour ce matin, en soutien à ces trois activistes incarcérés depuis le 14 juin dernier, au centre pénitentiaire d'Oued Ghir.