Les infrastructures de santé se sont renforcées à El-Milia (wilaya de Jijel) par une nouvelle polyclinique, inaugurée à l'occasion des célébrations de la fête de l'indépendance. Elle vient s'ajouter à d'autres structures de santé de base, qui restent cependant insuffisantes sur le plan hospitalier, puisque le seul hôpital de cette ville de 240 lits n'est plus en mesure de prendre en charge tous les malades qu'il reçoit. Et c'est d'ailleurs ce qu'a soulevé le personnel médical qui s'est adressé au wali, venu en cette circonstance mettre également en service un scanner à l'hôpital. "Le meilleur service à rendre à cet hôpital, c'est d'inscrire un autre établissement pour réalisation", a lancé avec pertinence Dr Haroug, médecin légiste. D'autres médecins sont intervenus pour insister sur le renforcement de cet hôpital par des spécialités médicales, notamment l'hématologie et la radiologie. La mise en service de ce scanner a surtout été une opportunité de rappeler que sans un spécialiste en radiologie, à affecter en permanence pour la prise en charge des malades, ces derniers auront toujours à se rabattre sur le privé pour leurs examens scanographiques. Au-delà de ce besoin, c'est l'urgence de réaliser un autre hôpital qui se fait de plus en plus sentir. Face à ses interlocuteurs, le wali a fait part du contexte actuel que traverse le pays, une manière de faire savoir que la préoccupation est notée, mais qu'elle ne peut être concrétisée en cette période de crise. "Ça ne va pas durer longtemps", a-t-il rassuré, insistant qu'il y aura toujours une opportunité de concrétiser un tel projet à l'avenir. Pour rappel, cet hôpital, baptisé au nom d'un des plus illustres professeurs en médecine d'Algérie, Pr Bachir Mentouri en l'occurrence, a été ouvert en 1988 pour une capacité de 240 lits. Face à un nombre de malades qui ne cesse de croître, venant de surcroît de plusieurs régions, y compris des localités limitrophes relevant des wilayas de Mila et de Skikda, cette structure n'a plus les moyens en nombre de lits pour les prendre en charge. Souvent, c'est sur des chaises que des malades admis en hospitalisation passent la nuit dans les services des urgences médicales, faute de place dans les services hospitaliers. Renforcé par un centre d'hémodialyse, qui a permis à de nombreux malades atteints d'insuffisance rénale terminale d'y être pris en charge, cet établissement a également bénéficié de l'affectation de plusieurs médecins spécialistes. Cependant, d'autres spécialités manquent à l'appel. C'est le cas de la cardiologie, de la gynécologie, de l'hématologie et bien d'autres spécialités qui peuvent contribuer à l'amélioration de la prise en charge des malades dans cet établissement. Ceci dit, il y a lieu de rappeler que, par le passé, il a été question de l'extension de ce dernier. Une proposition de réaliser un nouveau bloc pour le réserver à l'administration et remplacer l'actuel pavillon administratif par un service hospitalier a été retenue, mais jamais concrétisée. En attendant que les données financières et économiques du pays s'améliorent, il est impératif de songer à inscrire le projet d'un nouvel hôpital pour augmenter les capacités d'hospitalisation dans la partie est de la wilaya de Jijel. À noter que dans cette région, le projet d'un hôpital de 60 lits, prévu à Belghimouz (commune d'El-Ancer), est toujours gelé. Deux autres établissements hospitaliers à réaliser, à Jijel et à Taher, sont également frappés des mesures de gel. En plus d'un autre établissement psychiatrique, inscrit pour réalisation à El-Milia, mais dont on n'évoque plus le sort. Amor Z.