Après avoir épuisé toutes les voies de dialogue, le personnel médical du service d'hépato-gastro-entérologie du CHU Issad-Hassani de Beni Messous menace d'entamer une grève ouverte à partir du jeudi 16 juillet. Un préavis de grève a été ainsi déposé le mardi 8 juillet. Les assistants spécialistes, médecins résidents et l'unique maître-assistante du service d'hépato-gastro-entérologie du CHU de Beni Messous expliquent que la menace de débrayage est essentiellement motivée par l'"l'indifférence" affichée par l'administration générale de l'hôpital par rapport à leurs revendications. Les 14 soldats en blouse blanche de "gastro", qui sont en première ligne dans la lutte contre le coronavirus depuis le 16 mars dernier, revendiquent la reprise de leur activité médicale de base, et ce, à la lumière du feu vert donné par le ministère de la Santé le 8 mai dernier. "Nous demandons la reprise de nos missions médicales habituelles relevant de l'hépato-gastro-entérologie, notamment l'hospitalisation, l'exploration endoscopique, l'hôpital de jour et les activités pédagogiques", peut-on lire dans le préavis de grève déposé au niveau des instances dirigeantes de l'hôpital Issad-Hassani. Au moment où les médecins d'hépato-gastro-entérologie sur le front contre la pandémie s'attendaient au renforcement des effectifs, ils ont été surpris, selon toute vraisemblance, par la décision du 6 juillet dernier de la Direction générale du CHU. "La DG vient ordonner l'augmentation du nombre de lits consacrés à l'isolement des cas de Covid-19, en passant de 10 à 20 lits, sans tenir compte du manque effectif. Cette décision émise par la DG est injuste. Elle est non conforme aux directives de la tutelle puisque le ministère vient d'instruire les hôpitaux de renforcer et de remplacer ceux qui sont sur le front de la lutte depuis quatre mois. Malgré le manque d'effectif dans notre service, nous n'avons ménagé aucun effort durant les 4 mois de lutte exclusive contre la Covid-19. Le sous-effectif nous a imposé un rythme de travail entre les gardes les plus rapprochées de toutes les autres unités d'isolement", ont expliqué les 14 médecins du service. En somme, le personnel médical du service de gastro, dont le chef de service est absent pour des raisons de santé graves, estime qu'il a été défavorisé, voire lésé, dans ses droits les plus élémentaires par la Direction générale. épuisés, à l'instar des spécialistes dans cette longue bataille, les hépato-gastro-entérologues s'attendaient plutôt à ce que la direction de l'hôpital mette en application le principe de roulement entre les unités dans la lutte contre la Covid-19, conformément aux dispositions édictées dans l'instruction ministérielle n°19 du 7 juillet 2020 et qui traite du risque d'épuisement des équipes de santé de première ligne contre la Covid-19. "La direction générale a impunément foulé aux pieds les instructions du ministre, puisqu'elle continue à nous imposer ses directives injustes au lieu de demander aux autres services fermés depuis le début de l'épidémie de dégager des places d'isolement pour les cas de Covid-19. Pas moins de 15 structures sont fermées au moment où d'autres guerriers en bouse blanche commencent à afficher les premiers signes d'épuisement", alertent-ils. Hanafi H.