La confédération Suisse, via Lukas Rosenkrand, son ambassadeur en Algérie, a conclu, hier, un partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) pour contribuer à hauteur de 150 000 francs suisses en guise d'appui au projet de "réinsertion sociale des détenus". À travers cette intervention de trois mois, qui correspond à la durée de cette initiative, le projet a pour objectif principal de contribuer à la réunion des conditions de protection sanitaire à même de préparer un retour aux visites familiales interrompues à cause de la pandémie de Covid-19. Il vise, aussi, à faciliter aux familles des détenus une rentrée sociale dans de meilleures conditions, au regard de la conjoncture économique difficile accentuée par la pandémie de coronavirus. "Nous sommes très heureux d'apporter cette modeste contribution à la lutte du gouvernement algérien contre la propagation de la Covid-19, en particulier dans le milieu carcéral. Cette aide va soulager un tant soit peu les détenus ainsi que leurs familles, socialement impactées par cette pandémie", a déclaré à l'occasion l'ambassadeur suisse Lukas Rosenkrand en présence de Mme Blerta Aliko, représentante, résidente du Pnud en Algérie. Celle-ci a salué, pour sa part, "le précieux apport suisse" qui, rappelle-t-elle, "est à sa troisième contribution" et devient de ce fait "un intervenant régulier". Aussi, le financement suisse, qui vient s'ajouter aux contributions entrant dans le cadre du projet "Appui à la réinsertion sociale des détenus" mené par le Pnud depuis 2014, permettra l'acquisition de produits de prévention et de protection sanitaire, de fournitures scolaires, de matériel d'aide à la production familiale domestique (machines à coudre...) et de produits d'aide aux personnes aux besoins spécifiques (en situation de handicap). En tout, pas moins de 1 400 familles de détenus pourront bénéficier de cette aide, dont 100 familles pour la production domestique afin de générer leurs propres ressources financières, tandis que 300 familles dont un membre est en situation de handicap seront allégées par la fourniture de chaises roulantes, de lunettes de vue ou autres. Près de 1 000 familles de détenus, dont des enfants, et qui devront rejoindre les bancs de l'école, se verront dotés de fournitures scolaires avant la rentrée prévue en octobre prochain. Et c'est en présence des représentants du ministère des Affaires étrangères et celui de la Justice, qui sont parties prenantes dans ce programme, que Mme Blerta Aliko a souligné "la pertinence de ce projet" qui devient, selon elle, "une référence au niveau régional". Elle explique : "Grâce à ce nouveau financement, le rôle des organisations de la société civile et son travail conjoint avec l'administration pénitentiaire et de la réinsertion se voient renforcés et consolidés puisque cette nouvelle activité va inviter les associations partenaires du département de la Justice à intervenir directement avec les ex-détenus et/ou leurs familles en situation de vulnérabilité." Le projet "Appui à la réinsertion sociale des détenus" est cofinancé dans sa globalité à hauteur de 615 000 dollars par le gouvernement algérien, 1,1 million de dollars par le Pnud et 1 million de dollars par le gouvernement des Etats-Unis. Il accompagne, depuis 2014, l'administration pénitentiaire et de la réinsertion sur une thématique particulière dediée à l'accompagnement psychologique et social du détenu. Nabila Saïdoun