Pour l'orateur, ce sont “les mêmes qui sont derrière les événements de Kabylie, et ont envoyé nos enfants à la mort, qui tirent aujourd'hui les ficelles pour que le feu ne s'éteigne pas”. Profitant de son passage à Oran, à l'occasion de la tenue de deux rencontres dont les thèmes débattus ont un lien direct avec le secteur agricole, le ministre de l'Agriculture et du développement rural, Saïd Barkat, a animé, hier après-midi, un meeting d'explication et de sensibilisation en faveur du référendum sur la paix et la réconciliation, dans une salle archicomble de l'université d'Oran. C'est donc devant une assistance nombreuse, composée principalement de responsables locaux du FLN, dont le ministre est issu, de cadres du secteur de l'agriculture et de représentants des organisations de la famille révolutionnaire et des fellahs, que M. Barkat a prononcé un discours dans lequel il n'a pas hésité à tirer à boulets rouges sur ceux qui “se sont tapis dans l'ombre et qui tirent les ficelles pour alimenter la crise, alors que leurs enfants sont à l'abri et continuent leurs études à l'étranger”. Pour l'orateur, ce sont “les mêmes qui sont derrière les événements de Kabylie, et ont envoyé nos enfants à la mort, qui tirent aujourd'hui les ficelles pour que le feu ne s'éteigne pas”. “Ils ont allumé le feu en Kabylie et, eux, ils sont en train de se construire des usines à Oran et ailleurs. Le 29 septembre, le peuple saura leur répondre une bonne fois pour toute. Ce jour-là, le peuple leur descendra le rideau, et il n'y aura plus de fonds de commerce à utiliser”, s'écrie-t-il. M. Barkat se déclare convaincu que le oui le remportera avec une très large majorité, mais il a appelé l'assistance à aller voter massivement pour “donner une leçon de démocratie et de patriotisme au monde entier”. Rendant un hommage appuyé aux efforts consentis par l'ANP, les forces de sécurité et tous les patriotes dans la lutte contre le terrorisme, il mettra en garde les terroristes qui continueront à activer après le 29 septembre prochain. “Ceux qui ne descendront pas seront traqués jusqu'au bout”, menace-t-il. M. Barkat a rappelé à ce propos que “l'Algérie a gagné sa bataille contre le terrorisme, seule, et sans l'aide ni des USA ni de l'Arabie saoudite”. En évoquant la charte pour la paix et la réconciliation, le ministre de l'Agriculture préfère l'appeler “pacte ou contrat entre les membres d'une même famille pour que jamais plus ce qui est arrivé en Algérie ne se reproduise dans l'avenir et pour que cette crise ne soit pas un héritage pour les générations futures”. L'orateur n'a pas manqué de rendre hommage aux différents présidents qui ont tenté de régler la crise sans, toutefois, pouvoir y arriver, citant à tour de rôle Chadli, Boudiaf, Zeroual et Kafi. Mais, c'était pour mieux appuyer la démarche du président Bouteflika dont l'objectif, selon le ministre, est de rétablir la paix, la sécurité et d'impulser le développement du pays. Emboîtant le pas au président de la république, le ministre de l'Agriculture a abordé devant l'assistance le sujet sensible des harkis. L'orateur, qui n'a pas pris de gants pour qualifier ces derniers de “traîtres”, a, cependant, estimé que “si leurs enfants veulent venir effacer les fautes de leurs parents et participer au développement du pays, ils sont les bienvenus”. Hamid Saïdani