Avec une baisse du trafic aérien de 88,9% au mois de juin, la compagnie aérienne nationale a, à l'instar de toutes les compagnies africaines, subi des pertes sèches. La compagnie nationale de navigation aérienne est sérieusement impactée par la fermeture du ciel, conséquence directe de la pandémie de coronavirus qui secoue le monde, notamment depuis le mois de mars dernier lorsque les chefs d'Etat et de gouvernement ont décidé de fermer les frontières pour éviter d'importer et/ou d'exporter le virus. Hier, l'African Airlines Association (Afraa), une organisation commerciale de compagnies aériennes d'Afrique, dont l'Algérie est membre, a révélé que la perte de revenus de la compagnie Air Algérie est de l'ordre de 2,9 milliards de dollars sur les trois derniers mois. Selon l'Afraa, la compagnie nationale a subi des pertes sèches de 900 millions de dollars au mois d'avril, de 900 autres millions de dollars au mois de mai et de 1,1 milliard de dollars au mois de juin dernier. Et si les vols spéciaux déployés, durant les mois d'avril et de mai, pour le rapatriement des ressortissants algériens bloqués à l'étranger, ont quelque peu renfloué les caisses de la compagnie déjà en difficulté, la fermeture du ciel décidée, au mois de juin dernier, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans le cadre des mesures préventives contre la Covid-19, a sensiblement impacté Air Algérie, dont seul un redéploiement graduel, mais surtout agressif, pourrait sauver la mise. Par ailleurs, l'Afraa révèle que la baisse des revenus des compagnies aériennes africaines est estimé à 8,56 milliards de dollars, essentiellement marquée par une baisse drastique des revenus des passagers estimée à 0,506 milliard de dollars pour le premier trimestre 2020, soit 17,3% de glissement annuel, avec un impact plus important au deuxième trimestre de 2,740 milliards de dollars pour atteindre un glissement annuel inédit de 90,2%. Selon l'Afraa, le crash s'est accentué au mois de juin dernier avec une perte sèche de 16,436 milliards de demande pour atteindre un glissement annuel de 76,24% de réservations dans le continent. À l'image de toutes les compagnies aériennes africaines, Air Algérie a dû son "salut" au fret aérien, dont la baisse de la capacité mondiale n'a pas dépassé les 35% durant la même période. Citant l'Association internationale du fret aérien (Tiaca), l'Afraa révèle aussi que "seulement 20% des cargaisons de ventre volent encore et la capacité des cargos est stable depuis quatre semaines". Optimiste également quant à une reprise du fret aérien, l'Afraa estime "qu'en Afrique, une hausse de la demande dérivée de la crise due à la Covid-19 a conduit à une amélioration de la charge de fret de 21,10%". Même son de cloche du côté de l'Association internationale du transport aérien (Iata) qui prévoit une reprise du trafic aérien et une hausse du fret aérien dans les prochaines semaines avec la forte demande des Etats. Et c'est à ce moment-là que la compagnie Air Algérie pourra voler de ses propres ailes. À ce propos, l'Afraa annonce que la reprise devrait commencer au milieu du troisième trimestre 2020, c'est-à-dire dès le mois de septembre prochain. En ce sens, la plupart des compagnies aériennes ont annoncé une reprise graduelle de leurs programmes de dessertes internationales dès l'automne. Ce qui suggère, souligne l'Afraa, une reprise probable et graduelle, sous réserve de la levée quasi totale des mesures préventives de lutte contre la pandémie de coronavirus. FARID BELGACEM