Alors que des affiches du MDS, appelant au boycott du référendum du 29 septembre, ont été déjà placardées sur des murs à Tizi Ouzou, la fédération MDS de Tizi Ouzou a rendu publique, hier, une déclaration pour s'opposer au projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale. “Encore une fois, les algériens sont appelés à donner leur caution aux arrangements des appareils et lobbies du pouvoir. Il leur est demandé à travers le référendum du 29 septembre de bénir l'approfondissement du compromis islamo-conservateur”, lit-on dans cette déclaration où la fédération MDS de Tizi ouzou affirme encore que “le deal ne pouvait être présenté qu'après avoir normalisé la situation en Kabylie, où le système a profité de la baisse de la mobilisation populaire consécutive à la stratégie de pourrissement mise en œuvre face à tout mouvement populaire et combinée à la répression la plus féroce, pour proposer un dialogue à une représentation acculée à la recherche d'une solution honorable”. Au sujet de la visite du président de la République, le 18 septembre prochain à Tizi Ouzou, le MDS, à travers la même déclaration, estime que “le test Ouyahia étant réussi, le pouvoir prépare un meeting très au dessus des moyens de mobilisation de ses relais et clientèles à Tizi Ouzou où il espère être ovationné par ceux qu'il voyait comme des nains, redevenus des géants le temps d'une ovation”. Commentant le contenu de la charte, le MDS ne voit qu'“une amnistie déguisée des assassinats, viols, rackets et destructions”. Ainsi, à travers ce texte, les rédacteurs du document ne voient aucune solution à la crise, mais plutôt “une reproduction des conditions de tragédie encore plus dangereuse à la Nation”. Quant à la voie qui assure l'avenir, le MDS ne la voit que dans la transition assumée vers la démocratie et la séparation claire et sans nuance du politique et du religieux. Mais, convaincu que la charte de Bouteflika ferme justement la porte aux changements démocratiques et inaugure une voie royale pour l'islamisme politique et la consolidation du système, le MDS estime que la seule réponse est le rejet absolu de ce projet qui compromet les espoirs de la jeunesse à vivre libre et libérée des pesanteurs idéologiques. Samir LESLOUS