La production de l'Opep a, de nouveau, reculé au mois de juin, selon le dernier rapport mensuel de l'organisation. Le comité de suivi de l'accord de l'Opep (JMMC) se réunira aujourd'hui pour évaluer, comme il est prévu chaque mois, les conditions du marché de l'énergie, les niveaux de production et de conformité à l'accord de réduction en vigueur, mais surtout pour débattre de l'allégement des coupes de la production d'or noir. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires, la Russie en tête, se sont engagés, faut-il le rappeler, à réduire leur production de 9,7 millions de barils par jour en mai et en juin et ont décidé de reconduire cet effort au mois de juillet afin de soutenir les cours qui se sont effondrés dans le sillage de la baisse de la demande liée à la pandémie de Covid-19. Le taux de conformité des différents producteurs à l'engagement de réduction à favoriser une tendance haussière des prix du brut qui se sont stabilisés ces derniers jours autour de 43 dollars le baril après avoir atteint en avril dernier leur plus bas niveau en 21 ans à moins de 16 dollars. Aussi, selon le dernier rapport mensuel de l'Opep, publié hier, la production de l'Organisation a de nouveau reculé de 1,89 million de barils par jour (mbj) sur un mois pour atteindre 22,27 mbj au mois de juin. Cela représente un taux de conformité de plus de 110% par rapport aux engagements de réduction, selon les calculs de Reuters, contre un niveau de 84% en mai. L'Arabie saoudite, chef de file de l'Opep, a de nouveau consenti, à elle seule, un peu plus de la moitié de cet effort, ses extractions d'or noir reculant de 923 000 barils par jour sur un mois. L'Irak y a également contribué, pompant 449 000 barils par jour de moins que le mois précédent, tandis que le Venezuela, qui a produit 356 000 barils par jour en juin, en a pompé 199 000 de moins que le mois d'avant. Au mois de mai, la production globale avait déjà chuté spectaculairement de 6,3 mbj. L'organisation a, toutefois, précisé que les projections ne supposent qu'aucun autre risque de baisse n'est prévu en 2021, comme la tension commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, des niveaux d'endettement élevés ou une deuxième vague d'infections Corona. Bien qu'une décision finale sur l'allégement des niveaux de réduction n'ait pas encore été prise, les coupes devraient se réduire à 7,7 millions de bpj d'août jusqu'à décembre, puis à 5,8 mbj de janvier 2021 à avril 2022. Selon de nombreux analystes, le JMMC devrait approuver la proposition saoudienne d'entamer le processus de réduction progressive des coupes en août, encouragé par les gages de conformité plus des pays signataires et par l'amélioration de la demande. En attendant la recommandation, aujourd'hui, du comité de suivi de l'accord de l'Opep (JMMC) sur le prochain niveau de réduction, le marché pétrolier reste sur la défensive. Hier matin, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 42,43 dollars à Londres, en baisse de 0,68% par rapport à la clôture de lundi. À New York, le baril américain de WTI pour le mois d'août abandonnait 0,90%, à 39,74 dollars. Saïd Smati