Le problème inhérent au manque d'oxygène qui a surgi depuis quelques jours sera, selon des sources concordantes, prochainement réglé. Même si les chiffres ont sensiblement baissé, la situation épidémiologique demeure inquiétante dans la deuxième wilaya du pays en nombre d'habitants. En effet, une baisse significative du nombre de personnes contaminées est enregistrée depuis quelques jours. Elle serait due au manque enregistré dans les tests PCR. Cependant, plusieurs praticiens indiquent qu'on ne peut parler de baisse qu'après quatorze jours de confinement partiel (13h-5h) qui a touché 18 communes de la wilaya. Au même moment sur la page officielle de l'APC d'El-Eulma, on déplorait, dans la nuit de mardi à mercredi, le décès de cinq personnes atteintes de coronavirus. Par ailleurs, le directeur de la santé par intérim, Alim Reguem, a annoncé, sur les ondes de la radio locale, que 323 patients sont hospitalisés dans quatre hôpitaux, à savoir 127 à Bougâa, 103 à Aïn Oulmène, 69 à Aïn El-Kébira et 24 à Beni Ourthilène. Les lits libres sont au nombre de 101 à travers les établissements précités. Sur un autre volet, le directeur par intérim, qui a indiqué que les hôpitaux d'El-Eulma et d'Aïn Azel sont saturés, n'a pas daigné présenter la situation du CHU Saâdna-Abdennour de Sétif. Les chiffres, quant aux capacités d'hospitalisation dans cette structure où des services entiers sont fermés et des lits inexploités, relèvent du secret d'Etat. Plusieurs professeurs ne cessent de lancer des appels lors des réunions officielles pour ouvrir les services fermés, afin de les exploiter avant de recourir aux structures extra-muros. En vain. Le personnel hospitalier de l'EPSP de Bougâa en colère Le personnel soignant et administratif, les travailleurs et ouvriers professionnels, les chauffeurs de l'établissement public de santé de proximité (EPSP) de Bougâa, au nord de la wilaya de Sétif, ont organisé, hier matin, un sit-in au sein de la structure hospitalière. Les protestataires, dont le mouvement a été encadré par la section syndicale affiliée à l'UGTA, ont dénoncé les conditions de travail lamentables dont le manque de moyens de protection individuelle. "Les moyens de protection les plus élémentaires font défaut. Nous utilisons un masque par jour au lieu de quatre heures comme le stipulent les recommandations. Nous ne comprenons rien", dira le secrétaire général de la section syndicale, Abdennour Bara. Ils ont, par ailleurs, revendiqué la régularisation de la situation administrative des travailleurs atteints de coronavirus ou suspects dans les services de la Caisse nationale des assurés sociaux (Cnas), tout en leur évitant les déplacements vers les structures de cette dernière, afin d'éviter les contaminations et la propagation du virus. Les protestataires ont demandé de bénéficier des tests de coronavirus par PCR à l'instar de leurs collègues de l'EPH et des structures sanitaires de la wilaya, tout en insistant sur les résultats qui doivent être communiqués dans les plus brefs délais. Les représentants des travailleurs ont aussi proposé de consacrer un pavillon dédié aux consultations Covid-19 du personnel soignant et des travailleurs, tous corps confondus, afin d'éviter la contamination de ces derniers. "Nous demandons de réquisitionner un réanimateur dans notre EPSP, afin de sauver des vies humaines. Nous avons perdu un collègue qui a été évacué vers Amizour dans la wilaya de Béjaïa — faute de réanimateur — dans un état nécessitant une prise en charge spécialisée", nous dira notre interlocuteur qui a déploré l'absence de médecins réanimateurs et de cardiologues dans des structures de santé publique qui couvrent 17 communes du nord de la wilaya. Le problème inhérent au manque d'oxygène, qui a surgi depuis quelques jours au CHU Saâdna-Abdennour et qui a mis en péril la santé de plusieurs citoyens, sera, selon des sources concordantes, prochainement réglé. En effet, l'Entreprise des ciments d'Aïn El-Kébira (Saek), qui concrétise, avec une telle action, le principe de société citoyenne, a décidé de casser sa tirelire pour venir en aide au CHU en finançant le montage de deux grands réservoirs d'oxygène d'une capacité globale de 1 000 litres. Par ailleurs, à l'hôpital Sarroub-Khathir d'El-Eulma, qui connaît le même problème, un bienfaiteur a pris en charge l'étude et la réalisation de la plateforme. "Pour ce qui est des réservoirs, l'APC a pu avoir des factures pro forma pour un montant de 1,250 milliard de centimes qui a été remise mardi au wali qui s'est engagé à la régler. Nous avons appris que les services de la wilaya ont entrepris les démarches nécessaires pour l'acquisition desdits équipements", a annoncé le président de l'APC sur la page Facebook officielle de la municipalité. FAOUZI SENOUSSAOUI