Cela fait plusieurs jours que la situation épidémiologique dans la wilaya de Sétif, est de plus en plus inquiétante. Le nombre d'infections et de décès liés au maudit virus, va crescendo. En attendant les mesures qui seront prises par le Premier ministre qui a été destinataire jeudi du rapport établi par la commission du Pr Belhocine, le confinement et le respect des gestes barrières ne sont que peu suivis par la population. Les six hôpitaux de la wilaya ont déploré jeudi et vendredi 16 décès, à savoir 5 à Aïn Oulmène, 5 à Aïn Azel, 4 à El-Eulma, 1 à Sétif et 1 autre à Bougaâ au point que l'on parle même de manque de housses mortuaires. Des bienfaiteurs ont procédé jeudi à l'achat du tissu adéquat pour en confectionner quelques-unes et qui ont été remises au CHU. La flambée dans le nombre de cas positifs testés par PCR ainsi que ceux détectés par TDM (scanner) inquiète les Sétifiens car la prise en charge au niveau des structures hospitalières n'arrive pas à suivre la cadence des contaminations, et ce, en dépit de l'ouverture de pas moins de quatre structures extra-muros des hôpitaux avec une capacité de près de 500 lits supplémentaires respectivement à El-Eulma, à Sétif et à Aïn El-Kébira ainsi que l'hôpital de 60 lits de Béni Ourthilène pour désengorger l'EPH Saïd-Aouamri de Bougaâ. L'absence de sources d'oxygène et d'équipements adéquats pour la prise en charge spécialisée des personnes en détresse ainsi que le manque de moyens de protection individuelle ont compromis les résultats escomptés. Jeudi, le porte-parole de la commission nationale de suivi de la pandémie le Dr Fourar a annoncé que 55 personnes avaient été testées positives. Cependant, ce chiffre est, selon plusieurs praticiens qui ont requis l'anonymat, très loin de la réalité du terrain. Le Pr Nabil Mosbah, médecin chef de service de réanimation au CHU Saâdna-Abdennour de Sétif, a, lors d'une récente déclaration à la Chaîne 1 de la radio nationale, jeté un pavé dans la mare en indiquant que les chiffres annoncés ne représentent même pas les 10% des cas réels. Sur sa page Facebook, le collectif des radiologues du CHU a indiqué qu'il effectue quotidiennement, pas moins de 100 examens. Tous les moyens humains et matériels sont, depuis le début de la pandémie, déployés, mais rares sont ceux qui sont hospitalisés à temps par manque de lits au CHU. Des parents de malades qui ont pris attache avec nous ont indiqué qu'ils ne savent plus à quel saint se vouer. Par ailleurs, selon certaines indiscrétions, la wilaya de Sétif bénéficie chaque jour d'au moins 200 tests PCR dont les résultats tardent à venir. Lors du dernier conseil scientifique tenu jeudi au CHU, pas moins de 1 000 personnes attendent les résultats des laboratoires de l'Institut Pasteur.