Les concernés seront avisés et contactés par les postes diplomatiques et consulaires via des e-mails et des SMS. Contraints à demeurer loin de leur pays et de leur famille, des Algériens bloqués à l'étranger, depuis cinq mois, voient enfin une lueur d'espoir pour des retrouvailles imminentes qui pourraient intervenir avant l'Aïd el-Adha. Le gouvernement algérien a annoncé, jeudi, une nouvelle opération de rapatriement qui concernera, inéluctablement, un grand nombre de personnes vu les moyens consacrés. "Dans le cadre de la poursuite de l'opération de rapatriement des citoyens bloqués à l'étranger, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a instruit le ministre des Affaires étrangères, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, le ministre des Transports, le ministre du Tourisme, de l'Artisanat et du Travail familial de mobiliser la flotte aérienne et maritime, ainsi que les établissements hôteliers devant servir dans ce cadre pour la période de quatorzaine sanitaire préventive applicable aux personnes rapatriées", a indiqué un communiqué du Premier ministère publié sur son site web ainsi que sur sa page facebook. Celui-ci a précisé que "cette opération, qui sera engagée dès la semaine prochaine, privilégiera en premier lieu les familles bloquées, ainsi que les personnes ayant effectué les déplacements pour des soins et nos étudiants à l'étranger". Les services du Premier ministre assurent, à ce propos, que "les représentations diplomatiques et consulaires seront mobilisées tous les jours de la semaine pour l'encadrement de cette opération et pour assister et aider les citoyens concernés jusqu'à leur retour au pays". Il faut souligner au passage que "les citoyens inscrits pour le rapatriement seront avisés et contactés par nos postes diplomatiques et consulaires par e-mails et par SMS". Dans l'écrit du Premier ministère, aucun détail n'est donné sur les pays concernés par cette nouvelle opération de rapatriement qui a déjà touché la France, la Turquie, le Maroc, le Royaume-Uni, les Emirats et l'Inde. Mais selon des sources concordantes, "la priorité ira à ceux bloqués en Turquie et en France". La France, qui enregistre environ 5 000 personnes bloquées, est suivie de la Turquie qui comptabilise encore 750 personnes qui vivent dans des conditions dramatiques. De nombreuses personnes sont également bloquées en Arabie saoudite (450), une cinquantaine en Italie, à peu près le même nombre en Espagne. On en relève, également, plus de 300 en Russie, dont notamment des étudiants, et d'autres, en nombre plus restreint, aux Maldives, en Allemagne, en Belgique, aux USA, au Brésil, en Malaisie et en Indonésie. Aziz B. M. et Riad Hasni de la radio Web de Saint-Etienne, qui se sont énormément investis dès le départ dans l'information et l'organisation des aides, la coordination entre les personnes dans différents pays, continuent encore à entretenir, tant bien que mal, cette flamme de solidarité. Aujourd'hui, ils s'interrogent sur le sort réservé à ceux bloqués en petit nombre dans des pays lointains. "Les échos qui nous parviennent ainsi que des témoignages en direct que nous passons en live sont poignants et révèlent une grande détresse. Quatre mois d'éloignement de son pays et de sa famille dans des conditions déplorables, ça épuise et ça peut même rendre fou pour les personnes les plus fragiles, sans omettre de rappeler qu'il existe bon nombre de malades qui se sont rendus à l'étranger pour des soins médicaux", nous a confié Aziz B. M., citant l'exemple d'un Algérien qui est bloqué au Brésil. "On peut comprendre que le gouvernement ne puisse pas dégager un avion pour chaque citoyen, mais on ne peut pas non plus les laisser en rade dans des conditions dramatiques. La solution serait de les regrouper ou de les faire passer par d'autres pays pour rallier des grands points de rapatriement comme la France et la Turquie", a-t-il proposé. Nabila SaIdoun