Fin de calvaire pour 5 926 ressortissants algériens bloqués à l'étranger depuis déjà 4 mois pour cause de pandémie de coronavirus qui sévit dans le monde entier. L'opération de rapatriement, qui va durer jusqu'au 26 du mois en cours, a débuté, hier, avec un vol pour l'Arabie saoudite, afin de rapatrier 300 Algériens de Djeddah et les placer en quatorzaine à El-Oued. Un second vol est prévu pour Riyad et Djeddah, mercredi prochain, pour 300 autres qui seront placés en quatorzaine à Ghardaïa. Suivra, alors, la France qui se taille la part du lion dans cette opération de rapatriement décidée par le gouvernement pour un coût global de 3 milliards de dinars. Pas moins de 2 735 personnes seront, ainsi, rapatriées via 16 vols et 3 rotations maritimes : Paris 600 personnes concernées le 23 juillet, Marseille 1 200 personnes entre les 22 et 23 juillet, Toulouse 270 personnes, Bordeaux 103 personnes, Lille 322 personnes et Metz 240 personnes. EIles seront placées en quatorzaine entre Boumerdès, Tipasa, Alger et Annaba. En provenance d'Europe, il est prévu, également, le rapatriement de 230 personnes (Allemagne 172, Suède 19, Danemark 2, Finlande 4, Hongrie 23, Pologne 10) via deux avions moyen-porteurs. Deux autres seront réservés pour un rapatriement depuis Bruxelles (Belgique 220, Pays-Bas 19), soit 239 personnes qui séjourneront, respectivement, à Batna et à Ghardaïa, et ce, dès le 24 juillet prochain. C'est d'Alicante (Espagne) qu'un paquebot de l'entreprise maritime ENTMV ira chercher 847 personnes pour les ramener à Oran, et de Rome (Italie) embarqueront 117 personnes pour se rendre à Constantine. En ce même jour du 24 juillet, on accueillera 300 personnes venant du Canada (Montréal) prévues d'être confinées à Alger, Tipasa et Boumerdès qui recevront, le jour suivant, 300 personnes en provenance des USA (gros-porteur). Viendront aussi 272 personnes de Malaisie qui seront amenées à Constantine. La liste sera bouclée le 26 juillet avec un vol en provenance du Caire (Egypte) pour rapatrier 286 personnes qui passeront leur quatorzaine à Constantine. Les grands absents de cette liste sont la Turquie qui abrite encore pas moins de 700 Algériens qui vivent dans des conditions dramatiques, et la Russie qui compte une grande communauté estudiantine ainsi que des pays africains, à l'image du Kenya et de l'Afrique du Sud où sont bloqués des sportifs. "C'est quand même aberrant", s'indignent beaucoup de personnes bloquées en Turquie. "Le gouvernement a bien donné la priorité aux familles, aux personnes malades et aux étudiants. C'est le cas justement de la Turquie et de la Russie. Mais alors, où réside la logique dans cette répartition, à plus forte raison que dans ces pays, la chaîne de solidarité n'est pas aussi bien développée ni aussi bien organisée qu'en France où une majorité d'Algériens a également de la famille ?", ont-ils insisté, exprimant "une grande déception" mais surtout la "crainte et l'angoisse de passer l'Aïd el-Adha loin du pays". Les témoignages incessants à travers des posts et des lives via les réseaux sociaux font état, en effet, d'une situation intenable au fur et à mesure que le temps s'écoule. On enregistre des décès, des dépressions nerveuses, des états de santé qui se détériorent et parfois même des comportements qui sont loin d'honorer l'Algérie. C'est que les Algériens bloqués à l'étranger sont, dans certains cas, livrés à eux-mêmes sans aucun moyen financier...