Excédés par l'accumulation des contraintes que leur impose l'administration, notamment depuis l'apparition de la pandémie de Covid-19, les opérateurs économiques de la wilaya de Souk-Ahras, affiliés à la Confédération générale du patronat et à l'Union générale des entrepreneurs algériens, se sont adressés aux autorités locales pour leur demander aide et assistance. Dans un mémorandum, dont une copie a été transmise à la presse, le secrétaire général du bureau mixte local de la Confédération générale du patronat et de l'Union générale des entrepreneurs algériens, Amar Berrig "dénonce la situation de faillite vécue par les entreprises chargées de la réalisation des projets publics". Sur un ton sévère, cet élu reproche aux représentants des directions concernées leur "incapacité à les sortir de la situation inconfortable qui leur a été imposée, ou à la limite à les aider à en supporter les conséquences". Amar Berrig énumère les contraintes auxquelles sont confrontés les opérateurs économiques activant dans la région, dont certains sont sur le point de déposer leur bilan, pour cessation des paiements, affirme-t-il. Et de regretter que "les paiements de travaux mettent parfois jusqu'à 7 mois avant d'arriver au compte de l'opérateur". L'auteur du document accuse ouvertement l'OPGI, qui est l'un des organismes avec lequel la plupart des entrepreneurs travaillent, de "torpiller les efforts des opérateurs, en retardant délibérément le paiement de leurs situations tout en les obligeant à respecter, malgré tout, les délais de réalisation des projets". Les services des impôts figurent aussi au nombre des instances administratives décriées par la Confédération générale du patronat et l'Union générale des entrepreneurs algériens de Souk-Ahras. "Les agents de l'administration fiscale appliquent des pénalités de retard à l'encontre des entreprises, alourdissant ainsi leurs charges, sans la possibilité de se justifier devant la commission de recours", soutient Amar Berrig. Ce dernier souligne qu'il est "indispensable" que les autorités locales s'inquiètent des difficultés que rencontrent les opérateurs pour se procurer certains documents administratifs, tels que l'extrait de rôle, le C20, à cause du transfert intempestif des dossiers fiscaux au centre des impôts. Poursuivant ses récriminations, il fait part également de l'opacité, qui caractérise l'attribution de marchés publics par les APC. "Nous dénonçons, entre autres, le peu d'engouement de l'APC de Souk-Ahras tout particulièrement à lancer des projets malgré la disponibilité des fonds, les frais excessifs exigés pour la duplication du registre du commerce, le black-out imposé sur les 20% des projets accordés aux jeunes chômeurs bénéficiaires des dispositifs d'emploi, Ansej, Cnac et Anem, et enfin le nombre aberrant d'avenants octroyés à certains, en violation de la réglementation en vigueur", conclut le mémorandum. A. Allia