L'ouragan Katrina aura eu le mérite de mettre à nu toutes les imperfections et les carences du gouvernement fédéral des Etats-Unis. George Bush a reconnu, jeudi soir, que beaucoup de choses ne fonctionnaient pas convenablement. Il a promis de tous revoir, notamment les systèmes d'organisation de secours en cas de catastrophes naturelles, en déclarant : “J'estime qu'une planification détaillée des secours est une priorité nationale. Par conséquent, j'ai ordonné au département de la Sécurité intérieure de lancer immédiatement un réexamen des plans d'urgence dans toutes les grandes villes d'Amérique, en coopération avec ses interlocuteurs locaux.” “Quatre ans après l'horrible expérience du 11 septembre, les Américains ont tous les droits d'attendre une réponse plus efficace en cas d'urgence. Lorsque le gouvernement fédéral ne parvient pas à faire face à cette obligation, je suis, en tant que Président, responsable du problème, et de la solution”, a-t-il ajouté. Mieux, pour la première fois, un locataire du bureau Ovale de la Maison- Blanche admet que la pauvreté touche une bonne partie des “habitants de couleurs” aux Etats-Unis, particulièrement dans les Etats du Sud. “Cette pauvreté, a-t-il ajouté, a ses racines dans une histoire de discrimination raciale, qui a exclu plusieurs générations des chances qu'offre l'Amérique”. En effet, c'est la conséquence de la ségrégation raciale, pratiquée après la guerre de sécession, malgré l'abrogation de l'esclavagisme et l'égalité devant la loi de tous les Américains, quelque soit leur race et la couleur de leur peau. Bush s'est formellement engagé à prendre en charge la plus grande partie des dépenses pour la reconstruction des quatre Etats, frappés de plein fouet par le cyclone, en particulier la Louisiane et sa principale ville, la Nouvelle- Orléans. “Les fonds fédéraux couvriront la grande majorité des travaux de réparation des infrastructures publiques”, a affirmé Bush. 200 milliards de dollars seraient nécessaires pour tout remettre en ordre, selon les dernières estimations. Bien qu'il ait assuré qu'il voulait que tous les faits soient établis, George Bush a déçu les démocrates en ne proposant pas la création d'une commission d'enquête indépendante. Donnant l'impression d'avoir tiré des leçons du drame provoqué par l'ouragan Katrina, le patron de la Maison-Blanche avouera : “Le système à tous les niveaux du gouvernement n'était pas bien coordonné, et a été dépassé dans les premiers jours. Il est maintenant clair qu'un défi de cette taille demande une plus grande autorité fédérale et un rôle plus important de l'armée, l'institution la plus capable de lancer rapidement des opérations logistiques de masse.” K. ABDELKAMEL