Les ravages occasionnés par le passage du cyclone Katrina dans le sud des Etats-Unis ont ravivé les préoccupations des Américains quant aux dépenses de la présence US en Irak. Outre la chute de la cote de sa popularité, actuellement à 44% seulement d'opinions favorables, George Bush fait l'objet d'un mécontentement généralisé pour ce qui est de l'usage qu'il fait des fonds publics. Ainsi, huit Américains sur dix, soit 80%, sont préoccupés par l'importance des dépenses US pour la guerre en Irak. Ce sont les résultats d'un sondage réalisé par le journal New York Times et la chaîne de télévision CBS News. Les Américains estiment que l'argent servant à entretenir l'armada américaine et multinationale se trouvant en Irak aurait beaucoup mieux servi dans la reconstruction des Etats du Sud, ravagés par l'ouragan Katrina, particulièrement la Louisiane. Pour information, Washington dépense 5 milliards de dollars par mois pour l'entretien de ses troupes stationnées en Irak, soit soixante milliards de dollars par an. Ainsi, près de 60% des Américains désapprouvent la manière dont le président Bush gère le dossier irakien et près de la moitié (49%) ne sont pas fiers de ce que les Etats-Unis font en Irak. Pour 45% d'entre eux, cette guerre a fait plus de victimes militaires américaines qu'ils n'avaient envisagé. Si 53% des personnes, ayant fait part de leur opposition aux dépenses excessives de cette guerre, se déclarent très préoccupées par la poursuite de la politique irakienne de George Bush, trente autres pour cent se déclarent également inquiets des conséquences de cette politique. Pis, la solution envisagée par le patron de la maison-blanche pour trouver les fonds nécessaires à la reconstruction des Etats ayant subi des dommages, est loin de réunir l'adhésion des Américains. En effet, pas moins de 90% des personnes interrogées se déclarent totalement contre les éventuelles coupes budgétaires, préconisées par le Président dans les budgets des secteurs de l'éducation et de la santé. C'est dire le degré du mécontentement de la population américaine quant au coût de la politique extérieure de l'administration Bush. Reste à savoir, maintenant, si le Président tiendra compte de ces avis, lorsqu'il s'agira de passer à l'action pour réunir les fonds nécessaires pour honorer ses engagements vis-à-vis des habitants sinistrés de la Nouvelle-Orléans. Il faut dire que le passage du cyclone Katrina a mis à nu toutes les carences du gouvernement. Il a surtout rappelé l'importance des fonds dépensés en Irak, en ce moment où les Etats-Unis ont plus que jamais besoin d'argent pour financer la reconstruction des villes du sud. Le soutien apporté par les Américains à la guerre en Irak qui avait culminé, en mars 2003 lors de l'invasion de ce pays par les forces multinationales, à 70%, est désormais au plus bas. 52% des personnes sondées affirment être opposées à cette initiative et appellent à un retrait immédiat des troupes américaines stationnées en Irak, même si cela implique d'abandonner l'objectif du président Bush de restaurer la stabilité dans ce pays. Selon certains observateurs, le moment est venu pour George Bush de revoir la durée de la présence militaire américaine en Irak, s'il ne veut pas battre à nouveau le triste record de déficit budgétaire qu'il détient. K. ABDELKAMEL