Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a affirmé à son homologue britannique Tony Blair qu'il redoutait d'être arrêté en cas de visite à Londres, lors d'un entretien en marge de l'Assemblée générale de l'Onu à New York, ont rapporté hier les médias israéliens. “J'aimerais vraiment me rendre en visite en Grande-Bretagne, mais le problème est que, tout comme le général Almog, j'ai moi aussi servi de nombreuses années dans l'armée israélienne. Je suis aussi un général et j'ai entendu dire que les prisons en Grande-Bretagne sont très dures, et je n'aimerais pas m'y retrouver”, a affirmé M. Sharon à M. Blair, selon le quotidien Yédiot Aharonot. Un mandat a été délivré au début de la semaine par un juge britannique à la demande d'un cabinet juridique de Londres, saisi par le Centre palestinien des droits de l'Homme, contre le général de réserve israélien, Doron Almog. Sous la menace d'une interpellation, l'ancien commandant de la région sud d'Israël, le général Almogp a préféré dimanche ne pas descendre d'avion à l'aéroport international de Heathrow, près de Londres. Il lui est notamment reproché son implication éventuelle dans le bombardement qui avait tué quinze personnes, le 22 juillet 2002, à Gaza. Un F16 avait largué une bombe d'un tonne tuant, outre Salah Chéhadé, chef de la branche armée du mouvement islamiste Hamas, sa femme et huit enfants. Selon la radio militaire, citant des proches d'Ariel Sharon, M. Blair s'est montré “embarrassé” après les propos du dirigeant israélien. “Je n'ai pas entendu parler de cette histoire, mais je vous promets de m'en occuper même si, pour le moment, je ne sais pas comment je vais faire”, aurait affirmé M. Blair, selon la radio. Jeudi, la radio publique israélienne avait indiqué que l'ancien chef d'état major israélien, Moshé Yaalon, avait dû renoncer à se rendre à Londres, de crainte de poursuites. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Sylvan Shalom, a qualifié, mercredi, de “scandaleuse” la possibilité que des officiers israéliens soient traduits en justice en Grande-Bretagne pour “crimes de guerre”.