Les médecins spécialistes tirent encore une fois la sonnette d'alarme. La wilaya de Aïn Témouchent vient d'enregistrer le nombre le plus élevé de cas positifs du coronavirus durant les deux jours de la fête de l'Aïd El-Adha avec 40 cas. Ce qui donne un chiffre global dépassant de loin la barre des 400 cas depuis l'apparition de cette pandémie avec plus d'une trentaine de décès. Cette courbe ascendante est inquiétante à plus d'un titre dans la mesure où les médecins en charge dans la lutte contre la propagation de cette épidémie ne cessent de multiplier les actions envers les citoyens en particulier ceux qui continuent d'ignorer le risque de contamination avec un relâchement constaté au quotidien en faisant fi du respect des mesures de confinement. Les journées de l'Aïd El-Adha qui ont donné lieu aux échanges de vœux entre les membres de leurs familles avec ces incessants déplacements de personnes viennent donc de réduire à néant tous les efforts consentis par les équipes médicales et la cellule de crise de la wilaya, mais aussi celles des communes. Les médecins spécialistes entre épidémiologues et psychologues tirent encore une fois la sonnette d'alarme. L'heure n'est plus au relâchement et au manque de sérieux affichés jusque-là par les citoyens qui s'exposent de plus en plus au danger de contamination. L'exemple le plus frappant nous vient de la commune d'El-Amria où se trouve implanté l'hôpital des Frères-Boucherit, l'un des trois établissements hospitaliers retenus dans la lutte contre la Covid-19, qui accueille les cas suspects et positifs du coronavirus et qui affiche complet, et ce, au même titre que l'hôpital de Hammam Bou-Hadjar, nécessitant ainsi l'ouverture d'un troisième hôpital, celui d'Ahmed-Medaghri de Aïn Témouchent. Selon le Dr Horch Karim, psychologue auprès de l'Etablissement public de santé de proximité (EPSP) d'El-Amria, qui fait partie de la commission de sensibilisation de la wilaya de Aïn Témouchent, les efforts sont axés sur les endroits, où sont menées les enquêtes épidémiologiques, considérés comme des foyers de l'épidémie, dont le chef-lieu de wilaya qui enregistre le plus grand nombre de cas positifs du coronavirus. "Mais le plus gros du travail est destiné plus particulièrement à ceux qui continuent de ne pas croire quant à l'existence même du coronavirus avec des projections de témoignages réels des malades qui sont hospitalisés au niveau de l'hôpital de référence d'El-Amria", nous a expliqué le Dr Horch Karim. Ce dernier nous révèlera que face à l'évolution de cette situation épidémiologique et au comportement négatif des citoyens, les parties chargées de gérer les campagnes de sensibilisation ont opté pour une autre stratégie avec l'élaboration d'un programme local de proximité spécifique à chaque région et à chaque commune que la caravane sillonnera où les zones d'ombre et les douars qui demeurent jusque-là épargnés par l'épidémie ont été exclus dans le cadre d'une rationalisation et une efficacité des efforts avec une place de choix qui sera réservée à la communication en donnant la parole aux citoyens. En effet, des débats sur la réalité de la situation et de l'évolution de la Covid-19 au niveau de la wilaya de Aïn Témouchent seront ouverts. "Nous allons, en outre, consacrer une bonne partie de nos efforts aux campagnes de sensibilisation des malades chroniques qui ont une responsabilité individuelle à l'image des diabétiques et des personnes atteintes du cancer, notamment celles qui refusent d'aller aux établissements hospitaliers pour un contrôle ou pour des soins périodiques de peur d'être atteints du coronavirus. Des conseils sur le plan psychologique seront prodigués à cet effet, surtout que la peur influe négativement sur l'état d'esprit du malade au risque d'affaiblir son immunité", nous apprendra le Dr Horch Karim. Enfin, le programme prévoit des séances psychologiques, via les réseaux sociaux, destinées aux candidats qui devront se présenter aux examens du baccalauréat, et ce, en coordination avec la Direction de l'éducation. M. LARADJ
