Un collectif de journalistes de la wilaya de Tizi Ouzou a initié, hier, une pétition pour réclamer la libération du journaliste Khaled Drareni, condamné lundi dernier à trois ans de prison ferme par le tribunal de Sidi M'hamed. "Indignés par l'injustice dont est victime leur confrère Khaled Drareni, les journalistes de Tizi Ouzou, signataires de la présente, dénoncent la condamnation injuste de notre confrère et exigent sa libération immédiate et inconditionnelle", lit-on dans la pétition des journalistes de Tizi Ouzou qui qualifient le verdict rendu dans l'affaire de Drareni d'"inique" et d'"inadmissible". "Un verdict qui confirme, soutiennent-ils, que le constat est déjà établi par tous les Algériens, à savoir que la justice reste toujours inféodée à la décision politique." "Au vu des chefs d'accusation que tous les juristes sérieux ont dénoncés dès le début de l'affaire comme étant fallacieux et montés de toutes pièces, car non étayés par des faits palpables, rien ne justifie une telle issue dans le procès intenté à notre confrère qui, le moins qu'on puisse dire, est victime d'une cabale judiciaire aux soubassements politiques certains", est-il encore dénoncé dans le texte en question. Pour les rédacteurs du document, l'objectif de ce montage contre leur confrère est clair. "Il s'agit de réduire au silence une plume libre, un journaliste professionnel et autonome qu'on a voulu punir pour l'exemple et sacrifier sur l'autel du nouvel ordre politique qui vise à régenter et à façonner à sa convenance le champ de l'expression médiatique et des libertés", ont-ils analysé avant de poursuivre qu'"injuste et totalement disproportionnée par rapport aux prétendus faits reprochés, cette condamnation montre, si besoin est, que rien n'a vraiment changé et que le discours vertueux sur la prétendue nouvelle Algérie est démenti par des pratiques funestes, survivance du passé contre lequel les Algériens se sont soulevés". Pour eux, l'affaire Drareni est loin d'être un cas isolé puisque, font-ils remarquer, "chaque jour qui passe, le nouveau pouvoir fait montre de sa préférence pour la gestion autoritariste de la société et de son aversion pour le fonctionnement libre et démocratique de la vie publique". Samir LESLOUS