C'est un séisme dans la planète foot, le génie argentin est sur le point de quitter le FC Barcelone. "La bombe Messi" ; "Il veut partir !" ; "Guerre totale !" : abasourdie, la presse sportive du monde entier a réagi avec fracas hier matin au souhait de départ du FC Barcelone formulé par la superstar argentine Lionel Messi, mardi soir. "Et la bombe explosa : ‘Je veux partir du Barça'", a affiché à sa une Marca, le journal le plus vendu d'Espagne, en lettres jaunes majuscules sur fond noir. Le principal quotidien sportif espagnol a également rappelé à sa une les derniers épisodes du divorce attendu entre Messi et le Barça : "Messi tient le Barça en haleine", titrait le quotidien le 18 août. "‘Je me vois plus à l'extérieur qu'à l'intérieur'" du projet du club, titrait encore Marca vendredi, reprenant la phrase qu'aurait lâchée Messi lors de sa première rencontre avec le nouveau coach du Barça Ronald Koeman, la semaine dernière. "La bombe Messi" : "Il veut partir !", s'est exclamé en pleine page le quotidien sportif catalan Mundo Deportivo sur le fond tout noir de sa une avec une photo de Messi tête basse et de dos, tandis que l'autre journal catalan Sport titre sur la "Guerre totale !" entre le phénomène argentin et le club, liés depuis 20 ans. "Un adieu via Burofax", a placé à sa une le journal sportif As, soulignant le mode d'échange particulier entre le joueur et le club : les Burofax, genre de courriers recommandés qui peuvent être transmis par voie physique ou électronique en Espagne et qui ont valeur de preuve devant la justice. Par ce même moyen de communication, "le club lui a demandé de rester, même s'il pourrait le vendre pour plus de 222 millions d'euros", a précisé As, en référence au prix pour lequel le Barça avait cédé son prodige Neymar au Paris Saint-Germain en août 2017. "Fracas mondial dans la City : Messi a généré un grand vacarme pour prévenir le Barça, dans un courrier recommandé, qu'il va quitter le club où il a joué toute sa carrière. L'équipe de Guardiola pointe aujourd'hui (mercredi), même s'il reste encore beaucoup de choses à régler (...)", a résumé à sa une le journal sportif argentin Olé, en référence à Manchester City, club de l'entraîneur catalan Pep Guardiola, qui dirigeait avec succès Messi au Barça. "Gratuit ou avec la clause ? Bataille juridique très chaude", a aussi souligné Olé, avançant le combat d'experts qui risque de se prolonger pour savoir si la validité de la clause qui permet à Messi de quitter le club gratuitement chaque été (mais qui a expiré le 10 juin dernier) peut être prolongée, vu le caractère exceptionnel de cette saison coupée entre mars et juin par la pandémie de Covid. En Italie, la Gazzetta Dello Sport estime que "l'Inter peut rêver" même si Manchester City et le Paris SG sont "en pole" pour recruter l'Argentin. Le quotidien spécule également sur l'achat d'un luxueux appartement dans le centre de Milan par le père de Messi, qui pourrait le suivre. Le quotidien sportif basé à Turin Tuttosport estime, lui, que la décision de l'entraîneur Antonio Conte de rester à l'Inter, annoncée mardi, pourrait être liée à une offre potentielle pour Messi par les propriétaires chinois du club. Le quotidien français L'Equipe, citant des dirigeants parisiens, juge au contraire l'opération "impossible" aujourd'hui pour le PSG, malgré la présence de "deux joueurs dont il est très proche, Neymar et Di Maria". "L'hypothèse d'une arrivée de l'Argentin à Paris se heurte aussi à une réalité simple à résumer : l'équilibre budgétaire", résume L'Equipe. Car même s'il partait libre, "son salaire est une variable qui rend l'équation financière très compliquée à boucler à ce jour". Pour le journal anglais The Times, "seule une poignée de clubs ont le pouvoir financier de le recruter", citant Manchester United, le Paris SG, l'Inter et la Juventus, sans oublier City, qui a "longtemps désiré le faire venir à l'Etihad" Stadium. Il a décidé de ne "pas se présenter aux entraînements" "Lionel Messi nous a communiqué qu'il n'allait pas se présenter aux entraînements", a annoncé à la presse le directeur sportif du FC Barcelone, Ramon Planes, assurant que le Barça cherche "la meilleure solution pour le club et pour Messi" dans ce début de divorce. "Messi nous a communiqué qu'il n'allait pas se présenter aux entraînements", a annoncé Ramon Planes en marge de la présentation de la recrue portugaise Trincao, alors que l'effectif doit passer les tests PCR au coronavirus dimanche avant de reprendre l'entraînement lundi. "Mais tous les échanges resteront entre les deux parties (le club et le joueur) et nous ne communiquerons pas sur ce qu'il se dit, par respect, car nous mettons tous nos efforts dans ce dialogue", a coupé le secrétaire technique du Barça, équivalent du poste de directeur sportif dans le club catalan. "Il faut avoir un respect énorme pour ce qu'est Messi et pour son histoire. On ne pense à aucune clause dans son contrat. Le mariage de Messi avec le Barça a apporté beaucoup aux deux (au club et au joueur), beaucoup de joie aux supporters et, en interne, nous travaillons pour convaincre Messi, pour trouver la meilleure solution pour le Barça et pour Messi", a souligné Planes lors de cette conférence de presse virtuelle, mercredi à la mi-journée. "Ce n'est pas une dispute entre Messi et le Barça, aucun des deux ne mérite cela. Nous travaillons pour construire un Barça gagnant. Il n'y a aucune division au sein du club sur Leo (Messi). N'importe quel connaisseur du football veut qu'il reste ici pour gagner encore. C'est un gagneur", a continué le dirigeant. "Nous voyons Messi comme un joueur du Barça. Aujourd'hui arrive Trincao, et on espère qu'il triomphera aux côtés de Messi. Le Barça s'est reconstruit plusieurs fois durant son histoire, et il est toujours revenu plus puissant. Notre idée, c'est de le faire encore une fois autour du meilleur joueur du monde", a répété le directeur sportif, qui ne perd pas espoir de retenir la superstar au club. R. S.