Le directeur général de l'Office Riadh El-Feth (Oref), Maâmar Guenna, a été limogé par le ministère de la Culture pour cause de "mauvaise gestion" et de "non-respect des instructions" constituant, de ce fait, "un manquement aux devoirs" de la part du responsable. Selon un communiqué du département de la Culture, la décision a été prise, hier, de mettre fin aux fonctions du premier responsable de l'Oref. La décision de la tutelle intervient après que le bureau syndical de la structure a organisé, le 25 août dernier, un sit-in demandant, entre autres, la reconsidération de la budgétisation de l'Oref et son alignement avec d'autres structures sous tutelle comme l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) et l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), ainsi que la révision de la grille salariale. Les remous que connaît l'Oref depuis plusieurs mois et qui se sont exacerbés avec la crise sanitaire remontent à plusieurs années, nous explique Tayeb Berber, secrétaire du bureau syndical de l'Oref. "Le problème des salaires est la goutte qui a fait déborder le vase", explique Tayeb Berber. "Notre souci est la diminution, d'année en année, de notre budget. À cela s'ajoutent les conditions professionnelles. Il faut savoir, par exemple, que depuis 1985, les installations de l'Oref n'ont pas été changées. Nos salaires étaient versés pendant le confinement, mais pour le mois d'août, le DG nous a annoncé qu'il ne pouvait nous les verser car il n'y avait plus d'argent dans les caisses." Par ailleurs, le secrétaire général du ministère de la Culture a organisé une réunion avec le bureau pour s'enquérir de la situation socioprofessionnelle des travailleurs. Une enquête avait été enclenchée pour aboutir au limogeage du désormais ex-directeur. Du côté du ministère que nous avons contacté, il est question d'un limogeage dû à la non-application des directives de la tutelle. "Le ministère a déjà essayé de trouver des solutions avec l'ex-DG", nous informe-t-on du côté du plateau des Annassers, mais, précise-t-on, "comme celui-ci n'avait pas appliqué les instructions relatives à la gestion de l'Oref comme demandé, il a été démis de ses fonctions". Par ailleurs, le nom du nouveau directeur général sera connu aujourd'hui ou, au plus tard, dimanche, selon le département de Bendouda. Directeur par intérim depuis sept ans, Maâmar Guenna avait été installé du temps de Khalida Toumi. Le désormais ex-directeur estime que "la situation est liée à la conjoncture mondiale et à la diminution du budget". Et d'ajouter : "Chaque année, lorsque nous soumettions notre demande de subvention, je réitérais que la diminution de celle-ci ne permettait plus de continuer à mener à bien nos missions. Pendant dix-huit ans, l'Oref a assuré sa mission de service public sans avoir un sou. C'est l'une des causes de sa faillite. Aujourd'hui, notre budget est à hauteur de neuf milliards six cents, alors que notre plan de charge est très important." Pour sortir l'Office du marasme financier, il faudrait, selon Guenna, que le ministère accorde des autorisations de programme pour réhabiliter le centre. L'autre frein qui a fini par porter préjudice à l'équilibre financier de la structure, dit-il, est la délocalisation et les dettes de plusieurs festivals et manifestations, qui faisaient rentrer de l'argent. Il cite le Festival international de la bande dessinée "qui ne paye plus depuis deux années, et dont la dette est de 10 millions de dinars".