Après une longue procédure qui a duré plus de six mois, le TAS de Lausanne a fini par trancher. Le tribunal arbitral de Lausanne a tranché hier dans le litige qui oppose l'USM Alger à la Ligue de football professionnel (LFP). Le TAS a donné gain de cause au club usmiste, considérant que la ligue n'avait pas respecté le règlement du championnat algérien et celui de la FIFA en programmant des matchs durant les dates FIFA, alors que l'USMA était privée, le 12 octobre 2019, de son milieu offensif, le Libyen Mouad Ellafi, lors du derby contre le MCA. Ellafi était retenu en équipe nationale de Libye, appelée à disputer deux matchs amicaux respectivement contre le Maroc et la Mauritanie au mois d'octobre 2019. Du coup, du fait que les verdicts du TAS de Lausanne sont exécutoires, l'USMA récupère les trois points défalqués par la commission de discipline de la LFP. Le championnat étant officiellement arrêté par la FAF, le match MCA-USMA ne peut pas être rejoué comme décidé par le TAS. En revanche, l'amende de 100 000 DA infligée par la LFP est annulée. Du coup, l'USMA grimpe au classement général, puisqu'elle se retrouve avec 32 points et 21 matchs joués, soit un indice de 1,52 supérieur à celui de la JSS, classée sixième au classement (1,50). Le 30 septembre 2019, le bureau fédéral de la FAF avait tenu sa réunion statutaire à Ouargla. Lors de ce conclave, le représentant de la LFP (Medouar était absent) avait demandé l'autorisation à la fédération d'organiser des matchs en retard du championnat lors des dates FIFA. Les membres du BF avaient donné le feu vert à condition que les équipes impliquées ne comptent pas de joueurs internationaux. Cependant, la FAF avait "omis" de mentionner cette condition dans le communiqué publié sur le site de la fédération qui a suivi cette réunion. Pis encore, le secrétaire général de la LFP, présent à la réunion du BF, avait également "oublié" de rappeler cette condition au président de la LFP, Abdelkrim Medouar, qui a préféré s'en tenir au communiqué officiel de la FAF. Même le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, n'a pas jugé utile de reprendre Medouar dans cette affaire, lors d'une rencontre entre les deux hommes à Blida, à l'occasion d'un match de l'équipe nationale, le 4 octobre 2019, soit avant la rencontre en retard prévue pour le 12 octobre. Il a préféré laisser faire. Le jour de la rencontre, l'USMA décide donc de déclarer forfait, arguant que le règlement du championnat 2019-20 dans son article 29 stipule clairement que "le championnat de Ligue 1 s'arrête durant les dates FIFA (...)". Du coup, la commission de discipline de la LFP avait décidé de déclarer match perdu par pénalité pour l'USMA et la défalcation de trois points. Déboutée par la commission de recours de la FAF et le TAS d'Alger, l'USMA avait décidé en janvier 2020 de recourir au TAS de Lausanne. Le MCA garde sa deuxième place La FAF a eu recours à la règle d'indice des matchs disputés et des points récoltés qui a été du reste utilisée dans le championnat de France cette saison. La règle d'indice est appliquée en fait dans le cas où des équipes ont joué un nombre de matchs différents et ayant comptabilisé un nombre de points différents. Elle ne concerne pas juste les équipes classées ex aequo comme prétendu par la FAF dans l'une de ses corepondances adressées aux ligues. Selon donc cette règle, même si le TAS a donné gain de cause à l'USMA, le MCA garde sa seconde place au classement général. En effet, la règle d'indice des matchs disputés et des points récoltés donne lieu à un ratio de 1,7 (34/20) pour le MCA et de 1,6 (37/22) pour l'ESS. Idem pour la JSK, dont le ratio est de 1,6 (36/22). Dans tous les cas de figure, le MCA reste second au classement et sa place qualificative à la ligue des champions.