La société spécialisée dans la construction navale, Sakomas, établie au port d'Azeffoun, dans la wilaya de Tizi Ouzou, vient de se lancer, avec l'assistance technologique de son partenaire espagnol, North-Wind, dans la fabrication de thoniers de plus de 30 mètres, a-t-on appris auprès de son P-DG, Nor Benaoudia. "Nous sommes en train de préparer les moules et les sections pour la construction de deux premiers bateaux thoniers de 34 et 32 mètres. L'un d'eux est de type Pacific Bluefin, et l'autre de type World Tuna. Nous comptons les livrer dans un délai global de 16 mois", nous a précisé M. Benaoudia précisant que, depuis son entrée en production en 2015, c'est la première fois que la société Sakomas envisage de construire ce type de bateaux destinés à la pêche en haute mer. "Nous avons déjà construit environ 150 bateaux, dont une dizaine entre 15 et 24 mètres, et dont deux de 14 mètres seront bientôt exportés en Mauritanie, mais c'est la première fois que nous nous lançons dans la construction des thoniers qui nécessitent une technicité de pointe car devant affronter des conditions, souvent difficiles en haute mer où ils passent parfois plusieurs mois de suite. La construction des thoniers est la plus compliquée dans toute la gamme des bateaux de pêche, et à ce stade, l'erreur n'est pas permise et nous ne voulons prendre aucun risque", nous a-t-il expliqué. C'est pour cette raison d'ailleurs que ces bateaux, a expliqué le patron de l'entreprise, seront réalisés suivant les normes internationales et avec l'assistance technologique et le savoir-faire de North-Wind qui est, dit-il, une société espagnole qui est l'un des fournisseurs de l'Algérie en bateaux depuis 1974. "Nous attendons juste la réouverture des frontières pour recevoir la délégation espagnole chargée de l'assistance technologique sur le chantier", a-t-il affirmé. Pour notre interlocuteur, la construction de ces bateaux en Algérie reviendra moins cher qu'à l'importation. "Nous contribuons à la réduction des importations en la matière, car seule la motorisation de ces bateaux sera importée. La main-d'œuvre est à 95% algérienne, à l'exception de l'engineering qui est espagnol. La matière première pour sa réalisation, que ce soit la résine pour la coque ou le bois pour l'aménagement, ainsi que les chambres froides sont algériens. Ce qui nous donne un taux d'intégration de 75 à 80%", a analysé notre interlocuteur qui souligne que son entreprise est en passe de conclure d'autres contrats de vente avec d'autres clients de plusieurs pays africains.