Jugé en comparution immédiate, le jeune activiste du Hirak Karim Djidjeli a été condamné, hier en début d'après-midi, par le tribunal correctionnel de Béjaïa, à une amende de 100 000 DA pour "outrage au président de la République". Le procureur de la République a requis, lors de son réquisitoire, une amende de 500 000 DA, nous a affirmé Me Lydia Lounaouci, membre du collectif de défense, à sa sortie, hier, du tribunal de Béjaïa. Notre interlocutrice a tenu à dénoncer "l'instrumentalisation" de l'appareil judiciaire par le pouvoir politique qui veut profiter de cette période de crise sanitaire pour "mâter" les militants politiques et les citoyens engagés dans le mouvement populaire né le 22 février 2019. Interrogée sur l'éventualité d'interjeter appel près la Cour de Béjaïa, Me Lounaouci se dit favorable à un tel recours, estimant que ce genre de procès aux relents politiques donne souvent lieu à des décisions "injustes", voire "arbitraires". "Même si le collectif de défense reste favorable à un appel devant la cour de justice, il n'en demeure pas moins que le dernier mot revient à l'intéressé", soutient notre interlocutrice. Rappelons que le mis en cause, un fonctionnaire à l'APC d'Aokas, âgé de 30 ans, a été déféré, hier, devant le parquet de Béjaïa après avoir répondu, dans la même journée, à une convocation de la Police judiciaire de la sûreté de wilaya. Il a été poursuivi, faut-il le préciser, pour ses publications sur les réseaux sociaux, considérées comme une "offense" au chef de l'Etat.