Habitué du hirak oranais, Malik Riahi, Témouchentois, a été jugé, dimanche dernier, en comparution immédiate par le tribunal d'Aïn Témouchent et condamné à une peine de 18 mois de prison ferme pour des publications sur les réseaux sociaux. Riahi a dû répondre d'incitation à attroupement non armé, outrage à institutions et atteinte à la personne du Président, chefs d'accusations pour lesquels le procureur de la République a requis deux années de prison ferme. Le collectif des avocats de la défense n'a pas réussi à convaincre le tribunal de l'innocence du hirakiste, par ailleurs déjà condamné, en février dernier, à une amende de 700 000 DA pour ses publications sur Facebook. En raison du coronavirus, quelques hirakistes seulement d'Aïn Témouchent et d'Oran se sont rassemblés devant le tribunal pour marquer leur solidarité avec Riahi et dénoncer le harcèlement des activistes et animateurs du hirak en cette période de confinement sanitaire. À l'issue du procès, les avocats de la défense ont annoncé leur intention de faire appel, dès le lendemain, du verdict qui a frappé le hirakiste dont le seul tort a été de militer pour le changement. "Désormais, tout hirakiste traduit devant la justice est systématiquement condamné à la prison", a déploré l'un des avocats en exprimant son incompréhension de la tournure prise par les événements ces dernières semaines. Pour rappel, Malik Riahi avait été interpellé jeudi dernier par des éléments des services de sécurité et placé en garde à vue avant d'être présenté, dimanche passé, devant le procureur de la République. La lourde sentence prononcée contre Malik Riahi a suscité une large condamnation sur les réseaux sociaux par les internautes qui y voient une tentative de casser le hirak. D'autant plus qu'au courant de la même journée de dimanche, le tribunal d'El-Bayadh prononçait un verdict similaire à l'encontre de Mustapha Messaoudi, autre hirakiste, jugé pour des publications sur Facebook. Dans un post diffusé avant-hier sur son site internet, le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), qui s'intéresse de près aux poursuites judiciaires engagées contre les hirakistes, annonce la condamnation à la prison de 17 activistes et la convocation par les services de sécurité d'une cinquantaine de citoyens depuis début avril, et ce, au moment où "les pays du monde entier ont remis en liberté les prisonniers et les détenus par mesure de prévention contre la propagation du Covid-19", a dénoncé le CNLD.