Le tribunal correctionnel de Cité Djamel, à Oran, a condamné, hier, le militant des droits de l'Homme et vice-président de la Laddh, Kaddour Chouicha, à 1 année de prison ferme et 10 000 DA d'amende pour outrage et violence à fonctionnaires et institutions de l'Etat, offense au président de la République et exposition au regard du public de documents de nature à nuire à l'intérêt national. L'affaire remonte au jour du meeting d'Abdelaziz Belaïd au cours duquel une quinzaine de hirakistes, dont Kaddour Chouicha, avaient été interpellées avant d'être relâchés dans la soirée. Pour les avocats du collectif de défense du hirak, ces "accusations sont dénuées de fondement et ont pour objectif réel de faire taire un activiste connu pour son travail pour la défense des droits de l'Homme", ont-ils affirmé. Dans leurs plaidoiries respectives, les six avocats ont également dénoncé "un complot, un règlement de comptes politique contre un défenseur des droits de l'Homme" le jour même de la commémoration des 71 ans de la Déclaration universelle des droits de l'Homme. Le complot, les avocats l'ont vu à travers les circonstances de l'arrestation de Kaddour Chouicha, "piégé par les éléments de la police". "La BMPJ l'avait invité par téléphone à se rendre chez eux pour récupérer le téléphone qui lui avait été confisqué il y a quelques semaines à l'occasion d'une interpellation opérée lors d'un rassemblement de soutien à une femme hirakiste devant comparaître dans le même tribunal. Et il s'est retrouvé devant le procureur de la République..." Jugé en comparution immédiate, Kaddour Chouicha est resté droit dans ses bottes, assumant ses convictions et l'ensemble des actions qu'il a menées en tant que militant des droits de l'Homme. Déclarations à des chaînes étrangères ? "Oui, parce que les télévisions nationales sont fermées au débat contradictoire et ne répercutent pas la voix de l'opposition", a-t-il répondu, en substance, à une question du président d'audience. L'homme a également fait valoir son droit, consacré par la Constitution et la Déclaration universelle des droits de l'Homme, de militer pour ses convictions et de défendre ses opinions. Le représentant du parquet a considéré que Kaddour Chouicha était coupable des faits reprochés et a requis une année de prison ferme et 20 000 DA d'amende. Ce que les avocats de la défense ont trouvé "scandaleux" dans la mesure où "le dossier de l'accusation est vide", selon eux. À l'énoncé du verdict, des citoyens venus soutenir Kaddour Chouicha ont exprimé leur colère. Dans l'agitation, le propre fils de Chouicha a été interpellé, ainsi qu'un membre de la Laddh et un responsable du FFS.