C'est à un véritable scénario de film d'escroquerie auquel a dû faire face un homme d'affaires installé à Alger. Il a été contacté à travers le compte WhatsApp de son épouse, qui travaille dans un laboratoire de recherches à Londres, en Angleterre, lui demandant d'acquérir des graines servant de matière première à un vaccin contre la Covid-19 qui serait en préparation dans des laboratoires européens. Mais ce qu'il ignorait, c'est que le compte de sa femme avait été piraté et les messages qu'ils recevaient étaient envoyés par une équipe d'escrocs composée d'un ressortissant africain et d'un couple dont la femme est connue de la justice. La victime sera également orientée vers une revendeuse de graines à Oran qui n'est autre que l'une des complices du groupe criminel. L'homme d'affaires va, dans un premier temps, acheter un échantillon de ces graines qu'il présentera à un présumé expert international, un autre complice du groupe, toujours sur les conseils du faux compte de son épouse, et qui lui confirmera les vertus thérapeutiques de ces graines. Ce dernier lui demandera d'acquérir le maximum de ces graines à n'importe quel prix. Fort de cette certitude "scientifique", la victime va payer les graines à 5 000 DA l'unité, laissant sur la table un total de 500 millions de centimes. Après la transaction, la victime se rend compte de la supercherie des escrocs qui ont disparu entre-temps dans la nature et dépose plainte. L'enquête des services de police a permis d'identifier et de localiser les membres du groupe qui ont été appréhendés après la délivrance d'un mandat d'arrêt de la part du procureur de la République près la Cour d'Oran. 108,9 millions de centimes, 14 930 euros et 1 000 graines ont été saisies après la perquisition des domiciles des prévenus. Après expertise, il s'est avéré que les graines en question servent à la préparation des épices et qu'elles n'ont aucun lien avec un quelconque vaccin contre le virus. Ce réseau activait également dans le transfert illégal de capitaux de et vers d'autres pays d'Afrique et d'Amérique latine. Les trois mis en cause ont été entendus par la justice et accusés d'association de malfaiteurs en vue de perpétrer un crime d'escroquerie, diffusion de fausses informations portant atteinte à l'ordre public et mise en danger de la vie d'autrui en présentant des graines comme des médicaments sans autorisation de l'autorité légalement qualifiée.