Le jeune hirakiste Brahim Laâlami, qui a été libéré de la prison de Bordj Bou-Arréridj dimanche en fin de journée, a été accueilli en héros à sa sortie de prison. Brahim a purgé sa peine de 2 mois de prison ferme prononcée à son encontre dans l'après-midi de la même journée par le tribunal près la cour de Bordj Bou-Arréridj, lors d'un procès en appel pour le chef d'inculpation d'outrage à un corps constitué. L'activiste avait été arrêté le 2 juin devant la cour de Bordj Bou-Arréridj, alors qu'"il distribuait des couffins d'aide aux familles démunies". Il a été poursuivi dans huit affaires et condamné en première instance, le jeudi 23 juillet, à 18 mois de prison ferme assortie d'un total d'amendes de 1 million de dinars. Dimanche, en fin de journée, de nombreux citoyens de Bordj Bou-Arréridj, en particulier les jeunes hirakistes dont il est un des leurs, ont exprimé leur joie de voir enfin Brahim Laâlami libre après avoir été incarcéré "pour la énième fois", durant presque 3 mois à la prison de Bordj Bou-Arréridj. "Le combat pacifique va se poursuivre jusqu'à la libération de tous les détenus d'opinion", a-t-il déclaré. Il a ajouté que les détenus et lui recevaient toutes les informations sur le mouvement citoyen qui ne les a pas oubliés. "En dépit des conditions difficiles de détention, cet élan de solidarité nous encourage et nous donne de l'énergie pour poursuivre le combat pacifique", a-t-il lancé, appelant à poursuivre la mobilisation pacifique pour réaliser le changement auquel aspire le peuple algérien. Un groupe d'une centaine de citoyens, certains à pied et d'autres en voiture, déployant des drapeaux, s'était dirigé vers la prison de la ville pour accueillir le prisonnier libéré. Devant le pénitencier et tout au long du trajet qui mène au domicile de Brahim Laâlami, la foule a progressivement grossi et ses slogans étaient parfaitement audibles. "Dawla madania, machi âaskaria" (Etat civil et non militaire) ; "Nous poursuivrons le combat dans le pacifisme" ; "Bravo aux avocats, l'Algérie est fière de vous" ; "Sahafa hourra, âadala moustakila" (Presse libre, justice indépendante)..., ont scandé les citoyens pendant plus de deux heures. À l'arrivée au domicile de Brahim Laâlami, c'est tout le quartier qui a renoué avec l'ambiance de liesse. Les membres du Collectif de défense, qui se sont déplacés au tribunal pour défendre Brahim Laâlami, ont exprimé leur satisfaction. "Aucune preuve n'appuyait l'accusation. Le dossier était vide. Nous étions confiants", a déclaré Me Mounir Gherbi. "Nous regrettons juste le comportement et les propos tenus par le procureur général adjoint", ajoute-t-il. Pour le Collectif de défense, libérer les détenus n'est pas suffisant.