L'approche d'organisation nationale des soins s'articule autour des établissements hospitaliers et des établissements extra-hospitaliers auxquels s'ajoutent les structures privées. S'inspirant des normes de l'OMS, les autorités sanitaires ont orienté l'ensemble des services de santé de sorte que les citoyens aient accès équitablement à tous les types des soins préventifs, curatifs ou palliatifs. Des soins assurés selon la couverture sanitaire universelle (CSU). Selon le Dr Fawzi Benachenhou, directeur des structures de santé de proximité au ministère de la Santé, la couverture sanitaire universelle se décline en trois dimensions : "L'accès équitable à toute la population. Des services de qualité à la disposition de la population. Et assurer l'accès aux médicaments et aux vaccins essentiels et enfin la protection financière." Ces soins peuvent être prodigués en hospitalier ou en ambulatoire. En fait, le CSU est la finalité et la perspective de développement de tous les systèmes de santé. L'organisation des soins est établie selon la densité et la concentration de la population. "On distingue en Algérie trois grandes régions. Le nord du pays qui comporte 25 wilayas, soit 4% du territoire national, abritant plus de 60% de la population. Les Hauts-Plateaux, qui comportent 14 wilayas, représentent 13% de la superficie globale et abritent 30% des habitants du pays. La troisième région concerne le sud du pays qui compte 9 wilayas et représente 83% du territoire, mais elle ne compte que 10% du nombre d'habitants", expliquera le Dr Benachenhou. L'approche d'organisation nationale des soins s'articule autour des établissements hospitaliers et des établissements extrahospitaliers. "Ce système de prise en charge médicale fondé sur l'hospitalier et l'extra-hospitalier englobe les structures aussi bien du public que du privé. Il n'y a pas de compétition entre le public et le privé, l'essentiel est d'assurer des prestations médicales de qualité", nuancera notre interlocuteur. S'agissant des structures hospitalières, il faut retenir que la couverture médicale nationale est organisée autour des centres hospitalo-universitaires (CHU), des Etablissements publics hospitaliers (EPH), et des établissements hospitaliers spécialisés (EHS). Dans la pyramide des soins en milieu hospitalier, le CHU s'adjuge le "summum" des traitements médicaux où on prodigue des thérapies de haut niveau prescrites par les colloques médicaux qui se tiennent régulièrement pour se prononcer sur des pathologies lourdes et ce, en coordination des comités pédagogiques nationaux de spécialité. Les CHU assurent le traitement de toutes les pathologies imaginables ou existantes. En revanche, l'EPH s'apparente beaucoup plus à un hôpital classique. Ce genre de structure hospitalière doit, au moins, assurer quatre spécialités fondamentales. Cet établissement devra avoir tout ce qui est en relation avec le service de médecine interne, de chirurgie générale, de pédiatrie et celui de gynécologie-obstétrique. Cela n'empêche pas, en outre, de développer d'autres disciplines médicales telles que la cardiologie, la pneumologie ou les maladies infectieuses. Il existe aussi l'Etablissement hospitalier spécialisé dans la prise en charge thérapeutique d'une pathologie donnée. L'on citera, à titre d'exemple, l'hôpital de Ben Aknoun qui est dédié au traumatisme orthopédique ou encore l'EHS des Castors (Bir Mourad Raïs) spécialisé en chirurgie cardiaque. Dans le parc hospitalier figure aussi l'Etablissement hospitalier (EH). La seule différence par rapport aux autres EPH réside dans la gestion administrative et financière de l'établissement. Les Etablissements hospitaliers, au nombre de 9, sont en fait des hôpitaux-pilotes qui ont été créés pour tester une nouvelle forme de gestion. Le contrôle des dépenses des EH se fera a posteriori, en recourant au commissaire aux comptes. "On a constaté que le mode de gestion des EH est assez intéressant, sur les plans administratif et de gestion des dépenses", expliquera le Dr Benachenhou. "L'apport du privé est indéniable" Inversement, les extra-hospitaliers sont des établissements qui n'assurent pas des hospitalisations et des nuitées pour malades. C'est un dispositif de prise en charge médicale constitué de plusieurs structures hospitalières. Ce dispositif consiste en l'Etablissement public de santé de proximité (EPSP). Les EPSP remplacent en quelque sorte les secteurs sanitaires qui ont été remis en cause en 2007 par Amar Tou lors de son passage à la tête du ministère de la Santé. Par définition, chaque EPSP est un ensemble de structures sanitaires. Il est composé de plusieurs polycliniques, de salles de consultation, de maternité et de salles de soins. En fait, l'EPSP encadre, sur tous les plans, ces petites unités de santé. L'établissement en question est généralement implanté dans chaque circonscription ou daïra en fonction du bassin de population. Les Etablissements extra-hospitaliers sont au nombre de 273. Ce genre d'unité offre des soins de proximité et de première urgence. "La polyclinique assure la consultation médicale généraliste et spécialiste quand c'est possible, la chirurgie dentaire, la radiologie, les analyses, la PMI. Une polyclinique assure une offre de soins très intéressante, c'est la mise en œuvre du programme national de santé publique", indiquera encore le représentant du ministère. Pour les autorités sanitaires, la force d'un système de santé réside dans la proximité et la capacité d'assurer un maillage du territoire. À titre d'illustration, la wilaya d'Alger compte au total 10 EPSP, 87 polycliniques, 158 salles de soins et une maternité intégrée au niveau de l'EPSP de Dergana. Celle-ci compte également 13 polycliniques et 13 salles de soins. En fait, le dispositif de l'offre de soins ne se limite pas seulement aux infrastructures et aux capacités d'accueil, puisque la spécialité reste également un segment important dans la chaîne des soins. Nombreuses sont les régions du Sud notamment, qui ne disposent pas de toutes les spécialités médicales. C'est pourquoi, les autorités sanitaires ont tenté de compenser le "déficit chronique" de médecins spécialistes dans des régions du Sud et des Hauts Plateaux, en institutionnalisant certains dispositifs de suivi médical. Les autorités sanitaires ont institutionnalisé le jumelage entre les hôpitaux, le service civil, la télémédecine et les soins à domicile. L'apport du secteur privé pour le développement du système de santé national est aujourd'hui indéniable. Le nombre de consultations assurées par les médecins installés dépasse de très loin celui des prises en charge dans le secteur public. Il faut savoir que plus de 50% des spécialités médicales existent dans le secteur libéral. La couverture sanitaire dans le privé est assurée par plusieurs types d'établissements. Il est ainsi question d'Etablissements hospitaliers privés (EHP) de jour. Une sorte de clinique ambulatoire mono-spécialisée qui n'assure pas l'hospitalisation. Par exemple les centres d'hémodialyse, les cliniques d'ophtalmologie, d'ORL, de rééducation fonctionnelle qui comptent 400 établissements. Il y a aussi les cliniques dénommées Etablissements privés fonctionnels qui assurent l'hospitalisation. Ce sont les cliniques d'accouchement ou de chirurgie générale. Ces cliniques sont au nombre de 222. L'apport du privé au système de santé est aussi visible dans les cabinets médicaux de différentes spécialités, des laboratoires ou des centres d'imagerie. Il importe de savoir enfin que la transition épidémiologique, malgré l'explosion des maladies chroniques liées au développement, n'est pas complète. Puisque l'Algérie continue à enregistrer des foyers de maladies transmissibles comme la fièvre typhoïde ou encore l'épidémie de choléra en août 2018.
Hanafi HATTOU
STRUCTURES HOSPITALIèRES NATIONALES L'ALGERIE COMPTE AU TOTAL - 15 Centres hospitaliers universitaires (5 CHU à Alger), le reste à Blida, Oran, Sidi Bel-Abbès, Tlemcen, Batna, Annaba, Constantine, Sétif, Béjaïa et Tizi Ouzou. - 1 Etablissement hospitalier universitaire (EHU) - 9 Etablissements hospitaliers (EH) - 95 Etablissements hospitaliers spécialisés (EHS) - 239 Etablissements publics hospitaliers (EPH) - 273 Etablissements de proximité de santé publique (EPSP) - 1 714 polycliniques - 6 343 salles de soins - 434 maternités intégrées - 222 établissements de santé privée fonctionnels (cliniques privées) - 400 établissements de santé privés de jour (oncologie) - 41 services d'oncologie et 77 unités pour le traitement du cancer. - 50 accélérateurs de radiothérapie sont fonctionnels dont 12 dans le secteur privé Cabinets médicaux privés : - 14 500 spécialistes - 9 300 généralistes - 8 000 chirurgiens-dentistes - 11 000 pharmaciens d'officine Encadrement médical et paramédical dans le secteur public - 19 200 spécialistes - 27 500 généralistes - 4 500 psychiatres - 2 150 pharmaciens - 7000 chirurgiens-dentistes - 9 000 sages-femmes - 4 500 auxiliaires médicaux en anesthésie-réanimation - 129 000 paramédicaux - 8 000 biologistes