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QUEL REMÈDE ?
LE SYSTÈME SANITAIRE NATIONAL À BOUT DE SOUFFLE
Publié dans Liberté le 02 - 09 - 2020

Dès l'apparition du coronavirus, le chef de l'Etat s'est engagé à refonder totalement un système de santé souffrant.
LES REFORMES ANNONCEES PAR LES DIFFERENTS GOUVERNEMENTS SONT RESTEES SANS SUITE
DE QUOI LA SANTE EST-ELLE MALADE ?
Le train de la modernisation du secteur tant promis par les responsables successifs n'a, en réalité, jamais démarré. Les paroles sont restées lettre morte et le secteur a continué à dépérir, au grand dam des citoyens.
Le système de soins algérien continue de souffrir d'un nombre de "pathologies lourdes" qui le rongent depuis plus de vingt ans. Des pathologies qui sont liées au mode d'organisation, de gestion du personnel soignant et de fonctionnement des unités d'hospitalisation ainsi qu'aux dispositifs de soins. Les dysfonctionnements sont perceptibles à l'œil nu et à tous les niveaux. Les hôpitaux sont submergés plus qu'avant par l'afflux croissant des patients. Les prestataires des soins sont désarmés, voire dépassés. Les usagers du système de santé sont inlassablement mécontents.
La rémunération du personnel soignant comparativement à celle pratiquée dans le secteur privé reste une source de mécontentement dans le corps de la santé. Ce tableau récapitulatif désolant montre bien que la santé algérienne est sérieusement "souffrante". L'agrégation, pour la première fois, de la réforme hospitalière au ministère de la Santé et de la Population remonte au gouvernement de Ali Benflis en 2002. Plus de dix-huit ans après, aucune réforme proprement dite n'a vu le jour.
Le train de la modernisation du secteur tant promis par les responsables de la santé qui ont précédé Abderrahmane Benbouzid n'a, en réalité, jamais démarré. Le Pr Abdelhamid Aberkane a été cependant l'exception durant son passage au département de la Santé. Il a dû mettre les jalons du chantier sans jamais être repris ou relancés par les onze ministres qu'à consommé le département depuis. Le système décrié de tous se retrouve, en 2020, toujours à la case départ.
À la case zéro. La pathologie diagnostiquée il y a des années présente-t-elle d'autres symptômes après l'irruption du coronavirus ? La crise pandémique de coronavirus a, du moins, le mérite d'avoir fortement bousculé les décideurs politiques pour décider enfin de remettre sur les rails le chantier de la réforme hospitalière. Alors, faudrait-il établir un nouveau diagnostic ou bien reprendre l'ancien constat "radiologique" pour commencer à lui prescrire une "ordonnance" de "traitement" approprié ?
La première thérapie proposée par les hautes autorités du pays est de créer un sous-département ministériel délégué à la réforme hospitalière. Chose conclue après le léger lifting opéré récemment dans le gouvernement de Abdelaziz Djerad. Cependant, le nouveau détenteur de ce portefeuille, Smaïl Mesbah, a laissé entendre, lors de sa première sortie médiatique récemment à Annaba, qu'il ne dispose pas de "prémaquette" pour dessiner le nouveau schéma des réformes.
"Je n'ai pas de canevas préétabli, mais une volonté à monter un projet intégré devant aboutir à un système de santé plus efficace, performant et de qualité", lâchera l'éminent infectiologue d'El-Kettar devant un parterre de professionnels de la santé à Annaba. Pour lui, "la réforme hospitalière est une décision des plus hautes instances du pays et sa concrétisation passe par la concertation". Indépendamment de leur statut professionnel, les praticiens de la santé avec qui on a pu soulever la question de l'urgence de la réforme hospitalière s'accordent à crier haut et fort que le système national est infecté de plusieurs "virus".
La preuve pour nos interlocuteurs est que le citoyen se plaint continuellement de la difficulté d'accéder aux soins. Se frayer une place d'hospitalisation ou arracher un RDV médical dans un hôpital public relèvent toujours du parcours du combattant. Parallèlement, le secteur privé, qui s'est beaucoup développé ces dix dernières années, n'est pas à la portée de tous. Le simple salarié ne peut se permettre de se payer une simple consultation spécialisée à 2 000 DA. "L'accès aux soins dans le public devient de plus en plus difficile et le médecin privé coûte plutôt cher."
Pour les praticiens, la santé algérienne a toujours fonctionné avec un système de pompier et de façade, notamment ces vingt dernières années. Lesquelles années ont été marquées paradoxalement par une embellie financière exceptionnelle et par une dégradation hors pair du dispositif des soins. Les milliards de dollars engrangés durant le règne de Bouteflika n'ont servi qu'à ériger "une devanture" du système national, les urgences en l'occurrence.
"C'est un système de pompier"
Pour le Pr Belhadj Rachid, chef du service de médecine légale au CHU Mustapha-Pacha, toutes les "politiques" de santé mises en place par les gouvernements qui se sont succédé se sont toujours intéressées aux "façades" des hôpitaux sans pour autant aller au fond des "maladies" qui ont ankylosé gravement le système. "Chaque gouvernement qui arrive annonce des mesurettes pour améliorer, semble-t-il, l'accueil des patients au niveau des urgences, sans plus.
Les politiques ont toujours préféré investir dans les urgences. Leur souci primordial est de rafistoler la vitrine d'un hôpital", dénoncera encore le directeur des activités pédagogiques et médicales dans le plus grand hôpital du pays. Pour étayer le bien-fondé de leur constat, nos interlocuteurs citeront un autre exemple concret lié la création en "urgence" d'un centre pour brûlés à Ouargla au lendemain d'un mouvement d'émeutes il y a quelques années.
La décision politique a été prise pour faire face à une urgence sans pour autant penser à des mesures pratiques réalisables pour assurer le démarrage et la continuité des soins au niveau de ce nouveau centre. "On est tombé après dans un cercle infernal, une gabegie. On crée une loi, après des mesures d'accompagnement, c'est du mensonge. On propose alors des mesurettes", désapprouvera Belhadj. Pour lui, les politiques ont l'entière responsabilité de l'état désastreux du système hospitalier.
"Il y a une réalité qu'on ne peut cacher. Nos décideurs se soignent à l'étranger. Il n'y avait pas que Bouteflika qui se soignait à l'étranger. Le seul président qui avait fait l'exception était Houari Boumediène", regrettera encore notre interlocuteur. Le "virus" qui a frappé le système national des soins est multicomplexe et a plusieurs formes.
D'autres médecins de la santé publique relèvent que le fonctionnement normal d'un système requiert l'adhésion de tous les professionnels ainsi que la construction de nouvelles infrastructures, et ce, en améliorant les moyens de soins et les conditions de travail du personnel soignant. "On ne peut pas améliorer un système de soins sans infrastructures, sans dispositif juridique et sans un système de formation performant. Ce sont les trois éléments-clés indispensables pour assurer la pérennité d'un système de santé performant", rappellera un spécialiste de la santé publique.
Les professionnels de la santé relèvent encore que le facteur humain a toujours été relégué au second plan dans les programmes de modernisation du secteur de la santé : "Le personnel de la santé n'a aucune considération", alors que ces soignants, appelés soldats à la blouse blanche en ces temps de crise pandémique, continuent à s'acquitter de leur mission au péril de leur vie.
"Au mois de mars dernier, le chef de l'Etat a décrété une prime spéciale Covid-19 pour le personnel soignant dont nombreux sont ceux qui se plaignent, cinq mois après, du non-versement de cette prime instituée à titre conjoncturel", se rappellent nos interlocuteurs.
"Il est temps de revaloriser la ressource humaine dévouée pour servir la santé des autres. Il est inadmissible de demander à un infirmier qui perçoit un salaire de misère de 27 000 DA de fournir plus d'effort et d'assurer une garde. Sachant qu'une garde est rémunérée à 800 DA", préviendra un paramédical. Cela étant, il ne faut pas perdre de vue que ce constat affligeant a été déjà dressé il y a dix-huit ans.
Le chef du service de médecine légale de l'hôpital Mustapha-Pacha n'a pas manqué au passage de souligner le travail "titanesque" entamé par le Pr Aberkane Abdelhamid, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière (2001-2003), dans le cadre d'un programme de réforme hospitalière décidé par le président déchu, durant son premier mandat présidentiel.
Il importe de rappeler à ce titre que le Pr Aberkane a résumé, dans sa lettre de mission adressée aux membres du Conseil national de la réforme hospitalière, les paradigmes et les schémas à suivre pour moderniser le secteur public de soins. Un secteur qui sera capable de résister aux changements induits par la transition économique amorcée dans le pays. "Le secteur public doit garantir, encore plus aujourd'hui que par le passé, une qualité des soins pour la majorité des Algériens qui ne peuvent pas recourir au secteur privé, en respectant l'équité et la dignité qui font l'honneur d'une société", a rappelé le Pr Aberkane.
Pour lui, "la réforme hospitalière devra concerner, d'une part, les aspects proprement sectoriels et, d'autre part, des aspects nécessitant de faire appel à d'autres secteurs ministériels. La démarche adoptée pour définir les objectifs de la réforme se veut pluraliste car elle implique les professionnels, les managers, les usagers, les experts et les acteurs de terrain, aux niveaux national et local". Et d'ajouter : "La réforme des établissements hospitaliers a donc pour objectif global l'amélioration de la prise en charge de la santé des Algériens et la valorisation des personnels qui travaillent dans le secteur."

Par : HANAFI HATTOU

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