Résumé : Samra ne part qu'après avoir demandé pardon à sa mère. Elle propose de trouver une solution. Pour l'heure, elle s'en va retrouver Hacène, qui l'attend en bas. La voisine vient lui rappeler qu'elles devaient visiter ensemble sa belle-mère ; Nedjma accepte. Elle a besoin de se changer les idées. À son retour, elle ne parvient pas à rentrer chez elle. C'est fermé de l'intérieur... -Ouvrez ou j'appelle la police, crie-t-elle en frappant du poing la porte. Ouvrez ! Vous allez le regretter ! Si c'est un voleur qui s'est introduit chez elle, il ne pourra pas s'échapper car elle habite au deuxième étage. Cela ne lui est jamais arrivé, ni même à ses voisins. Fatima est revenue sur ses pas. -Tu es sûre qu'il y a quelqu'un ? -J'ai entendu du bruit. Ouvrez ! crie-t-elle à nouveau, en tambourinant de toutes ses forces. Pourquoi ce malheur nous arrive ? Elle pense à sa maigre pension et aux bijoux de valeur de Samra. Elle perd son calme. -Eh ! doucement, dit Rédha en ouvrant la porte. Tu es devenue folle, ma parole ! Nedjma manque de tomber à la renverse. Sa surprise la scie en deux. Son fils est là, avec un sourire espiègle. -Toi, ici ?, murmure-t-elle. Il y a à peine une heure que je suis sortie. C'est vraiment toi ? -Tu veux rester sur le palier et ne pas embrasser ton fils ? Tu es fâchée, car je t'ai fait une surprise ? -Rédha ! Je n'en reviens toujours pas ! Bienvenue, m'rahba ! M'rahba wlidi laâziz ! Ils s'étreignent longtemps, sous l'œil larmoyant de Fatima. Elle lui souhaite la bienvenue et l'embrasse avant de les laisser. Il y a si longtemps qu'ils ne se sont pas vus. -Yemma, je voulais te faire une surprise. Comme j'avais la clé, je suis entré. Pardonne-moi toutes ces émotions. Tu passes de la colère à la joie. -Ce n'est rien. C'est une belle surprise, le rassure-t-elle, tout en versant des larmes de joie. Si seulement je n'étais pas sortie, je t'aurais accueilli comme il faut. -Heureusement que tu n'as pas appelé la police. Allons nous asseoir, propose-t-il, alors qu'elle le dévisage tout en s'accrochant à lui comme pour l'empêcher de partir. Elle a remarqué qu'il a pris un peu de poids, et cela lui va bien. Il porte de beaux vêtements. Il est très chic. En fait, elle le trouve encore plus beau qu'avant. -Dis-moi, tous ces efforts sont pour plaire à quelqu'un, n'est-ce pas ? -Dès qu'on prend soin de sa personne, les gens croient que c'est pour les autres. J'ai les moyens de me faire plaisir. Pourquoi m'en priver ? -Et moi qui espérais... -Tu vas être déçue. Je n'ai pas de copine mais un copain. -Il faut bien que tu aies des amis. Tu ne peux pas vivre en loup solitaire. Ce n'est pas une vie, conclut-elle. Mais, dis-moi, comment s'appelle ton ami ? Est-il d'ici ? -Non, Bryan est londonien. Il est en train de prendre une douche. Nedjma se tourne pour le regarder. Rien dans l'expression de son visage ne laisse penser à une autre blague. Elle savait qu'il venait accompagné, mais elle avait cru que ce serait avec une jeune fille ou une femme. -Merci d'avoir préparé ma chambre. Tu te doutais que je te ferais une surprise ? -Non. Pour moi, tu viendras dans quelques jours. Mais tu fais mon bonheur, en venant en avance. Tu m'as tant manqué. Rédha lui prend les mains et remarque ses yeux larmoyants. Il y a ces cernes. -Tu es fatiguée. Qu'est-ce que tu as encore fait pour l'être ? -Les petits gestes du quotidien, mon fils. Rien de bien éreintant, le rassure-t-elle. Je dois m'occuper sinon je deviendrai folle. Je te cuisinerai les plats que tu aimes tant. Et ton ami, sait-il parler français ? Comment allons-nous faire pour discuter ? -Il parle plusieurs langues. Tiens, le voilà. Bryan est entré silencieusement. Elle reste bouche bée en le voyant. Elle est déçue et sans raison ; elle le prend en grippe... (À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.