Les fortes pluies qui se sont abattues sur plusieurs régions de l'est du pays durant ces dernières 48 heures, ont fait un mort et provoqué d'innombrables inondations qui ont nécessité le déploiement d'énormes moyens des éléments de la Protection civile pour venir à bout de la furie des eaux. À Mila, où on a enregistré la mort d'un enfant dont le corps a été récupéré après avoir été emporté par les eaux, des interventions ont été menées dans plusieurs communes pour pomper les eaux qui ont inondé des cités et des habitations, notamment à la cité des Martyrs et à Aïn Tine. Les mêmes interventions ont également été menées sur 19 tentes de certains sites hébergeant les sinistrés du tremblement de terre du 7 août dernier. Le dispositif d'alerte mis en place pour parer à toute éventualité est maintenu suite à ces perturbations climatiques, selon les précisions de la cellule de communication de la Protection civile de la wilaya de Mila. À Jijel, le même dispositif d'alerte a été installé suite au violent orage qui a touché cette ville dans la nuit de lundi à mardi. Si fort heureusement aucune victime n'a été enregistrée — bien que des éléments de la Protection civile soient intervenus pour sauver un citoyen de la furie des eaux qui l'ont surpris dans son véhicule — plusieurs cités ont été inondées. Il faut dire que ces premières pluies de la saison ont surtout rappelé combien il est urgent de procéder au curage des avaloirs et des réseaux d'évacuation des eaux pluviales. C'est d'ailleurs ce qui s'est vérifié sur le terrain avec des quartiers qui ont été inondés par des torrents d'eau, charriant toutes sortes de détritus sur leur passage. Des quartiers périphériques de la ville, connus par leur urbanisme chaotique, ont été littéralement submergés et des citoyens se sont retrouvés dans de véritables bourbiers et d'autres ont enregistré des dégâts dans leurs foyers. Il faut noter que l'intensité de ces averses a fait que 50mm sont tombés en seulement 40 minutes. C'est dire la violence de cet orage, qui a causé des dégâts matériels dans plusieurs habitations. Les services de la Protection civile sont intervenus pour pomper les eaux qui se sont infiltrées dans les foyers ou dégager les routes des coulées de boue et des arbres qui ont chuté sous l'effet de la violence des rafales de vent. À Constantine, la hantise des inondations a ressurgi à la faveur d'une première alerte, annoncée par le Centre national des prévisions météorologiques dans un bulletin spécial émis dans la matinée de lundi. Prévisions qui se sont avérées exactes pour la ville de Constantine et ses habitants qui ont assisté lundi, en fin de journée, à des chutes de fortes pluies sous forme d'averses orageuses, pendant près d'une demi-heure. Torrents de courte durée, mais suffisants pour tirer la sonnette d'alarme dans plusieurs endroits répertoriés points noirs en pareilles circonstances. Il s'agit notamment de la zone industrielle Palma, la cité Kouhil-Lakhdar (Djenane Ezzitoun), le tunnel de la cité Boussouf et les abords de l'Opow Chahid-Hamlaoui. Autant d'endroits où la circulation routière a été interrompue en raison de la montée des eaux qui, en certains endroits, a atteint les 50 centimètres, nécessitant l'intervention des agents de la Protection civile. Selon les services météorologiques une moyenne de 6 millimètres a été enregistrée lundi soir alors que ces derniers s'attendaient à une pluviométrie pouvant atteindre les 20 millimètres pour la région de Constantine durant la validité du BMS en question, laquelle devait prendre fin hier à 15 heures. D'ailleurs, un autre orage de même intensité, accompagné de rafales de pluie orageuse, a éclaté dans la ville de Constantine dans la matinée d'hier, suscitant une forte inquiétude des citoyens dont notamment les usagers de la route. Des infiltrations ont été signalées par les habitants des chalets de la cité El-Guemas qui ont saisi cette occasion pour interpeller une nouvelle fois les autorités locales pour demander leur relogement. Par ailleurs il faut relever que les opérations de nettoyage des avaloirs, des réseaux d'assainissement et de curage des oueds qui précèdent chaque année le début de la saison automnale souvent accompagnée de fortes pluies orageuses, ont été négligées par les autorités locales qui ont concentré tous leurs efforts sur les impératifs de lutte contre la propagation de la pandémie de coronavirus qui affecte tout le pays depuis plus de six mois. Enfin à Sétif, les pluies diluviennes d'hier soir, ont provoqué d'importantes inondations dans plusieurs quartiers et cités des localités d'Amoucha au nord, d'Aïn Azel et de Salah-Bey au sud ainsi qu'au chef-lieu de la wilaya. La circulation automobile a été fortement perturbée et les automobilistes ont été pris de panique. Plusieurs routes nationales et des chemins de wilaya ont été submergés par les eaux, notamment à Aïn Azel, à une cinquantaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya. L'axe reliant la wilaya de Biskra à Sétif en passant par le chef-lieu de la daïra d'Aïn Azel, au lieudit Ouled El-Rechid a été inondé pendant plusieurs heures. À la déviation contournant la localité, la route a été coupée par les pluies torrentielles. Le chemin de wilaya n°64 reliant Aïn Azel à Aïn Oulmène a été coupé en plusieurs endroits, notamment au lieudit Ghernouga relevant du territoire de la commune d'Aïn Oulmène où la circulation a été bloquée à cause du débordement de l'oued Ghernouga. Au nord du chef-lieu de wilaya, précisément à Amoucha, plusieurs habitants du chef-lieu de la commune ont passé une nuit blanche.