Après l'adoption du texte, aujourd'hui, par les sénateurs, la convocation du corps électoral aura lieu mardi prochain. Et dès le lendemain, le gouvernement se lancera dans une grande opération de communication en direction de la population. À un mois et demi du référendum sur la révision constitutionnelle, le pouvoir accélère la cadence. En l'espace d'un week-end, il a fait adopter, par les deux Chambres du Parlement, la version définitive qu'il soumettra aux Algériens le 1er novembre prochain. Jeudi, sans débat en plénière comme c'est souvent le cas pour les lois importantes, les députés de l'Assemblée populaire nationale ont longuement écouté le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, et ont voté, à une majorité absolue, la mouture finale soumise par le gouvernement. Sans surprise, le texte a été voté à l'unanimité (moins une voix) des 256 membres présents de l'Assemblée populaire nationale (APN). Une seule députée, en effet, s'est abstenue. La séance, marquée par un nombre important de procurations, a vu le boycott des partis de l'opposition, à savoir le FFS, le RCD et certains islamistes. Résultat : comme au temps de Bouteflika, le texte du pouvoir n'a été adopté que par les partis de l'ancienne alliance présidentielle constituée du FLN, du RND, de TAJ et du MPA. C'est donc devant une plénière acquise que le Premier ministre a résumé, en quelques minutes, le contenu de ce que sera la nouvelle loi fondamentale. Ce projet "consacre l'attachement de l'Algérie à son appartenance civilisationnelle islamique, arabe et amazighe, ainsi qu'à son histoire, patrimoine et acquis édifiés à travers les siècles", a soutenu M. Djerad. "Cette Constitution sera un nouveau départ pour l'édification d'un Etat moderne au service du citoyen, un Etat qui puise sa force dans la volonté du peuple", a ainsi résumé le Premier ministre faisant allusion au contenu du préambule. "Cette Constitution permettra, en outre, d'amorcer des réformes structurelles profondes dans le mode de gestion des affaires de l'Etat et de lutter contre toute pratique négative allant à l'encontre de l'Etat de droit, à l'instar de la bureaucratie, du népotisme, du régionalisme et de la corruption en vue d'asseoir les fondements d'un Etat politiquement fort, économiquement prospère et socialement équitable", a-t-il encore ajouté. Le Premier ministre a expliqué, à l'issue du vote des députés, que la nouvelle Constitution n'était pas un objectif en soi, mais, a-t-il, estimé, une base pour la construction de la "nouvelle République". "Cette Constitution n'est pas une fin en soi, mais plutôt un tournant décisif dans le processus d'édification de l'Etat algérien. Elle permettra de poser les bons fondements pour l'amorce effective de la concrétisation des engagements du président de la République pour l'édification de la nouvelle République", a-t-il affirmé. Mercredi, les seuls débats autour de la nouvelle version de la Constitution ont eu lieu dans la commission des lois où seuls les chefs des groupes parlementaires ont été conviés. Une occasion pour le ministre de la Justice de défendre les options du gouvernement et d'expliquer les raisons qui ont poussé le chef de l'Etat à proposer le texte. "Le président de la République ne rend pas compte aux parlementaires", a-t-il notamment expliqué. Il a défendu, à l'occasion, le choix de distinguer le poste de "Premier ministre" de celui de "chef du gouvernement". Hier, c'était au tour des présidents des groupes parlementaires du Conseil de la nation d'accueillir le Premier ministre qui leur a exposé les grandes lignes de la révision constitutionnelle. Le texte sera adopté, aujourd'hui, en plénière avant que le gouvernement n'entame une grande opération de communication en direction de la population. Cela commencera le 16 septembre, au lendemain de la convocation officielle du corps électoral, qui interviendra donc mardi prochain.