Ne pouvant réaliser des miracles dans l'absolu, plus particulièrement pour ce qui reste du mandat actuel qui tire à sa fin, Abderrahmane Hammad sera surtout jugé à la lumière de la préparation aux JO de Tokyo. Habitué à placer la barre très haut, en témoigne son record national de 2,34 m qui tient depuis plus de vingt ans, Abderrahmane Hammad a réussi, samedi, ce que personne n'avait fait avant lui en Algérie : devenir un président olympien après avoir été médaillé olympique ! Le tout, vingt ans plus tard ! Cette "performance" confère au médaillé de bronze des JO de Sydney une légitimité naturelle, en dépit de la courte période au cours de laquelle il devra faire ses preuves, soit à peine une année, le temps de voir passer les Olympiades de Tokyo 2021 avant une nouvelle assemblée générale et un nouveau scrutin qui placera, cette fois-ci, un président du COA pour un "vrai" mandat de quatre ans. En attendant, Abderrahmane Hammad s'est fixé comme objectif premier de "qualifier le plus grand nombre d'athlètes" aux Jeux de l'année prochaine, ce qui lui permettrait surtout d'"achever le mandat olympique dans la plus grande sérénité". C'est que, malgré l'écrasant soutien des fédérations olympiques dont il a bénéficié, comme en témoignent les soixante voix qui lui ont été accordées, le 14e président du COA ne s'est pas encore départi du tutorat de son mentor bien connu, Mustapha Berraf. Pour avoir déjà fait partie du bureau exécutif de l'ancien président déchu et reparti sur la pointe des pieds en raison du scandale des "hymnes" sur lequel il n'est pas vraiment nécessaire de revenir en cet espace précis, Hammad porte déjà un poids assez encombrant qu'il traîne comme une casserole. Mais un poids qu'il semble assumer le plus naturellement du monde, comme en témoigne cette déclaration à l'issue de son intronisation quand il a salué "les membres de l'assemblée générale (qui) ont démontré une plus grande responsabilité dans leur choix, en préférant la continuité dans le travail déjà accompli au sein du bureau exécutif dont, se targuait-il, je suis le 2e vice-président". Ne pouvant réussir de miracle dans l'absolu, plus particulièrement pour ce qui reste du mandat actuel qui tire à sa fin, Abderrahmane Hammad sera surtout jugé à la lumière de la préparation aux JO de Tokyo et à tout ce qui touchera à la vie de la (future) délégation algérienne. Une mission a priori largement à la portée de celui qui avait réussi ses JO 2000 en tant qu'athlète avant d'assister, plus tard, aux échecs répétés du COA de Berraf. À lui, désormais, de tendre la perche à son nouveau comité.