Les Palestiniens ont appelé à des manifestations demain pour dénoncer l'accord "honteux" de normalisation qui doit être signer le jour même à Washington entre Israël et deux pays du Golfe, les Emirats arabes unis et Bahreïn. Dans un communiqué conjoint, plusieurs factions palestiniennes ont appelé à un "jour du refus" demain avec des manifestations "populaires" dans les territoires palestiniens mais aussi devant les ambassades à l'étranger des Etats-Unis, d'Israël, des Emirats arabes unis et de Bahreïn. "Nous invitons notre population et en particulier celle des camps de réfugiés (palestiniens) à dénoncer ces accords de la honte", poursuivent ces factions, incluant l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et le Hamas, mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza sous blocus imposé par le colon israélien. Les Palestiniens avaient déjà fustigé les accords de normalisation entre les Emirats (13 août) et Bahreïn (vendredi dernier) les qualifiant notamment de "coups de poignard dans le dos" de la part de pays arabes. Par le passé, la résolution du conflit israélo-palestinien était considérée comme une condition sine qua non pour une normalisation des relations entre Israël, qui occupe illégalement la Cisjordanie et Jérusalem-Est, et le reste du monde arabe. Mais ces dernières années, Israël et les Etats-Unis ont tenté de convaincre des acteurs du Golfe de renverser l'équation sur la base de leur différend, commun à Israël, face à l'Iran, et ainsi de normaliser leurs relations avec l'Etat hébreu sans attendre une paix préalable israélo-palestinienne. "Il ne s'agit pas d'accords de paix, mais d'accords de protection", a déclaré dimanche le secrétaire général de l'OLP Saëb Erakat, lors d'une discussion en ligne avec quelques journalistes. "Certains décideurs du monde arabe pensent que la sécurité nationale des Arabes doit dépendre d'une protection par Israël (...) La doctrine des Etats-Unis est que Israël doit être plus fort que tous les pays arabes combinés ce qui veut dire que les Arabes ne pourront jamais avoir la supériorité sur Israël dans aucun domaine", a affirmé M. Erakat. Depuis les années 1960, les Etats-Unis maintiennent une politique du "Qualitative military edge" (avantage militaire qualitatif', selon laquelle Washington s'assure qu'Israël dispose du meilleur équipement militaire dans la région. Cette politique est d'ailleurs au cœur de discussions sur la vente possible aux Emirats de matériel militaire de pointe comme des avions de combat F-35 de dernière génération.