Finalement, la pandémie de coronavirus n'a pas eu que des effets négatifs sur la vie économique : elle a beaucoup ralenti le flux des échanges commerciaux entre l'Algérie et ses partenaires, faisant ainsi baisser la facture d'importation de 7 milliards de dollars au premier semestre 2020, selon le ministre du Commerce, Kamel Rezig, qui s'exprimait, hier, sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale. Il a ajouté que son département projette de ramener la valeur des importations à "10 milliards de dollars", estimant que ce pari est "difficile", mais pas "impossible". Au cours de ces cinq dernières années, les gouvernements successifs avaient tout essayé pour brider les importations, en donnant un tour de vis aux achats du blé et de la poudre de lait, deux produits qui comptent pour plus de la moitié de l'ensemble des importations alimentaires, aux importations des matériaux de construction, et en arrêtant carrément l'importation de véhicules neufs. Cette dernière mesure a, cependant, été révisée dans la loi de finances complémentaire pour 2020, après trois ans d'application, rouvrant ainsi la voie aux importations de voitures neuves. L'Exécutif avait en fait soumis à l'autorisation de l'administration l'importation de tout produit, à l'exception de produits revêtant un caractère essentiel pour les citoyens. Mais du fait que certaines importations sont incompressibles et que la production locale est restée chétive dans plusieurs domaines, la facture des importations n'a baissé, en fait, que dans des proportions modestes. De nombreux secteurs d'activité ont encore besoin de matières premières et autres équipements à importer pour pouvoir fonctionner. Selon certaines statistiques, les besoins du secteur des matériaux de construction, par exemple, sont estimés à 3 millions de tonnes de fer, 30 millions de tonnes de ciment, 30 millions de tonnes de briques, 110 millions de mètres carrés de carrelage, 50 millions de mètres carrés de céramique, 6 millions d'unités de robinetterie, 2 millions d'équipements sanitaires ainsi que des équipements électriques (câbles et fils), des canalisations, des tuyaux d'eau et de gaz, du mobilier urbain et éclairage public. Aux dires de beaucoup d'experts, il faut du temps pour pouvoir développer la capacité industrielle de production dans ce secteur et satisfaire une demande croissante dans ce domaine.