Les dernières pluies torrentielles qui sont tombées sur la région de Bouzeguène n'ont pas manqué de révéler au grand jour, encore une fois, que le danger qui a déjà causé mort d'homme au pont de Boubehir demeure omniprésent. Bien que rafistolé par les autorités après le drame survenu en novembre 2019, lorsqu'un jeune qui a tenté de le traverser en voiture a perdu la vie lorsque son véhicule a été emporté par les eaux en furie, le pont de Boubehir n'est toujours pas sans risque pour les automobilistes qui tenteraient de le traverser en temps orageux. En effet, alors que la population s'attendait au moins à un élargissement du passage pour les eaux sous le pont ou carrément à la réalisation d'un pont neuf, plus large et plus élevé, à proximité pour permettre une meilleure circulation des eaux en temps de grosses tempêtes, les travaux entrepris se sont limités à l'implantation des garde-fous de part et d'autre du pont, sans intervenir dans l'élargissement des diamètres des buses qui s'avèrent à chaque fois trop exiguës pour contenir le volume des eaux en hiver. De ce fait, il suffit d'une grosse pluie pour que le pont soit à nouveau submergé, et ceci a été d'ailleurs vérifié, encore une fois, la semaine écoulée lorsque les premières pluies automnales ont été enregistrées. S'il est vrai que le danger d'emporter le véhicule est quelque peu évacué, celui de voir des passagers coincés dans l'habitacle d'un véhicule immobilisé sur le pont n'est pas à écarter. Si les habitants de la région connaissent la dangerosité que constitue cet endroit en hiver et redoublent donc de vigilance, ce n'est sans doute pas le cas des automobilistes étrangers à la région qui sont les plus exposés en s'aventurant, notamment durant la nuit, à emprunter cette route qui mène aussi vers Aïn El-Hammam, Akbou, donc Béjaïa et Sétif. À noter que même parmi les responsables locaux, certains se sont montré surpris par la manière avec laquelle ce pont a été pris en charge. "Nous n'entrons pas dans l'étude préconisée par les services des travaux publics qui ont procédé à l'installation des balustrades sur le pont. Pour notre part, nous aurions suggéré une surélévation légère du pont pour augmenter le volume de passage des eaux dans les buses et éviter ainsi l'immersion de l'ouvrage lors des grosses tempêtes", nous a déclaré un responsable local. Construit il y a une trentaine d'années, sans aucune étude, pour les besoins d'une piste agricole, ce pont relie les deux communes d'Illoula Oumalou et de Bouzeguène et qui est très souvent emprunté pour se rendre à Aïn El-Hammam ou à Azazga. Il a été, durant ces deux dernières années, le théâtre d'au moins deux drames, enregistrés lorsque des véhicules de passage ont tenté d'emprunter le pont et qu'ils ont été emportés par les eaux d'oued Boubehir qui l'ont submergé.