Les accusés, indignés par ce verdict, tout comme les citoyens et hirakistes venus les soutenir, ont annoncé leur intention de se pourvoir en cassation. Après une longue journée d'audience, le tribunal de Bordj Bou-Arréridj s'est prononcé tard, lundi soir, sur le dossier des 4 hirakistes Abderrazek Abbache, Hamid Hadjam, Azzedine Bouteba et Ali Chernine, jugés pour "attroupement non armé", "outrage à corps constitués" et "outrage à la personne du président de la République". Les quatre militants ont été condamnés à un an de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 DA. Outre ce dossier, l'activiste Hamid Hadjam est poursuivi dans une deuxième affaire pour "violation de la vie privée de personnes" et "publication de propos contenus dans Facebook susceptibles de porter atteinte à l'intérêt national". Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe en dénonçant l'absence de preuves soutenant les accusations retenues contre leurs mandants qui, ont-ils insisté, sont sortis pour réclamer pacifiquement "une Algérie meilleure, une Algérie des Droits". "La justice s'est référée au politique, non à la loi", dira Me Mounir Gherbi qui ajoute que "c'est à ce discours que la justice s'est référée aux dépens des lois. C'est pour cela que nous demandons aujourd'hui la mise en liberté de tous les détenus d'opinion qui ont juste exercé leurs droits d'exprimer leur opinion, parce qu'ils n'ont pas commis d'infraction, selon la loi, et nous, en tant que défense, nous nous référons à cette loi et non au politique". "Lorsque les forces de l'ordre sont venues nous disperser, nous sommes partis, chacun de son côté, et c'est à ce moment-là que les interpellations ont été opérées. Nous étions plus d'une centaine. Ces forces de l'ordre ont arrêté ceux qu'elles considéraient comme étant les meneurs ", a expliqué, lors du procès, un des accusés en assumant son appartenance au mouvement populaire "qui est un droit et un devoir national" et en assurant son intention de continuer à manifester jusqu'au départ de tout le système. Indignés par ce verdict, tout comme les citoyens et hirakistes venus les soutenir, les accusés ont annoncé leur intention de se pourvoir en cassation. "Maintenant, tous les opposants algériens, dès qu'ils parlent ou protestent, on leur colle l'accusation d'atteinte à l'unité nationale" ou "outrage...", a déploré l'avocat, Me Zine Boukhari . "Même les avocats ne sont pas à l'abri de cette accusation", ajoute-t-il en dénonçant ce qui est arrivé à Me Mounir Gherbi, l'un des membres de la défense, lors de ce procès. "Il a fallu l'intervention de tous les confrères et du bâtonnat pour éviter le pire à notre confrère et garantir le droit de la défense", dira-t-il sans donner plus de détails. "Tout va être dévoilé dans un communiqué du collectif des avocats", dira un autre avocat.