Le procureur de la République du tribunal de Bordj Bou-Arréridj a requis, hier, une peine d'un an de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 DA contre quatre hirakistes Aberrazek Abbache, Hamid Hadjam, Azzedine Bouteba et Ali Chernine, à la suite de leur participation à la 81e marche du Hirak, vendredi, à Bordj Bou-Arréridj. Arrêtés et placés sous mandat de dépôt le 7 septembre, les mis en cause sont poursuivis pour "attroupement non armé", "outrage à corps constitués" et "outrage à la personne du président de la République". Outre ce dossier, l'activiste Hamid Hadjam est poursuivi dans une deuxième affaire pour "violation de la vie privée des personnes" et "publications contenues sur Facebook susceptibles de porter atteinte à l'intérêt national". Pour ce procès, le collectif des avocats de la défense s'est renforcé par la présence de plusieurs ténors des barreaux de plusieurs wilayas du pays dont Me Salem Khatri bâtonnier de Béjaïa, Me Gherbi Mounir de Sétif, Me Souab de Bouira, Me Boukhari Zine et Me Fetta Sadat. À l'intérieur du tribunal, dans une salle d'audience "exiguë, très mal aérée et mal éclairée", selon l'un des avocats du collectif de la défense qui observe que la tension est palpable entre le collectif des avocats de la défense et les magistrats. "Nous, avocats, étions debout. Je crois qu'il y a une sorte de déséquilibre", s'indigne Me Mounir Gherbi, l'un des coordonnateurs du collectif des avocats de la défense, qui qualifie la salle d'audience d'"étouffante". Les avocats dénoncent, d'ailleurs, une salle d'audience "remplie de forces de l'ordre", ajoute-t-il. À ces conditions s'ajoutent les interrogations sur le fond. "Est-ce que pour avoir marché ou s'être exprimé, on doit se retrouver devant un tribunal ?" s'interroge Me Boukhari, qui précise qu'ils sont là non pas pour défendre les prévenus qui n'ont rien fait, mais pour dénoncer cet acharnement et cette violation des droits du citoyen. À 15h, les avocats se sont organisés pour commencer leurs plaidoiries.