Mostaganem est en deuil. Quatre personnes, dont trois membres d'une même famille, sont mortes en essayant de rallier les côtes européennes au cours d'un e traversée organisée depuis des plages mostaganémoises dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon des sources concordantes, l'embarcation artisanale qui transportait une douzaine de personnes a chaviré à 3 milles (5,5 km) au nord d'Ouled Ghalem, une commune située à 90 kilomètres à l'est de Mostaganem. Un père et ses deux enfants sont morts noyés, tandis que la mère est toujours portée disparue avec cinq autres personnes. Au cours de leur intervention jeudi matin, les gardes-côtes ont réussi à repêcher cinq survivants, mais déplorent un quatrième mort au cours de cette tragédie. Les dépouilles mortelles ont été déposées à la morgue de l'hôpital de Mostaganem Che-Guevara, tandis que les rescapés ont été conduits au port. Ce drame intervient alors que la wilaya de Mostaganem enregistre une recrudescence de tentatives d'émigration clandestine impliquant des centaines d'Algériens. Mercredi, au petit matin, les gardes-côtes ont mis en échec une tentative de traversée clandestine en interceptant une embarcation à 10 milles au nord d'Ouréah, dans la commune de Mazagran, à bord de laquelle 16 harraga espéraient fouler le sable ibérique. Tous ont été arrêtés et reconduits à Mostaganem où ils devront répondre devant la justice de tentative de quitter le territoire national de manière illégale. Le risque des poursuites judiciaires — de nombreuses condamnations ont déjà été prononcées — et les périls de la traversée — les morts et les disparus continuent d'endeuiller les familles — n'ont jamais découragé les tentatives d'émigration clandestine qui ont pris de l'ampleur ces derniers mois, notamment dans la wilaya de Mostaganem. À Aïn Témouchent, les éléments de la Protection civile, alertés par les gardes-côtes de Bouzedjar, sont intervenus, avant-hier, pour secourir 22 harraga dont l'embarcation a chaviré au large près des îles Habibas relevant administrativement de la commune de Bouzedjar. Arrivée sur les lieux, l'équipe des plongeurs, qui ont employé de gros moyens, ont constaté que les gardes-côtes ont réalisé l'essentiel du travail puisqu'ils ont réussi à secourir 19 candidats à l'émigration clandestine, alors que les recherches entamées par les plongeurs relevant de l'unité du secteur de la Protection civile de Bouzedjar ont permis de repêcher le corps d'une fillette de 9 ans environ et vers 7h celui d'une femme. Les deux corps n'ont pas pu être identifiés, selon le chargé de la communication de la Direction de la Protection civile de la wilaya d'Aïn Témouchent, qui nous apprend qu'une troisième personne est toujours portée disparue. À noter que les recherches se sont poursuivies durant toute la journée de jeudi.