Dans son discours, préenregistré, devant l'Assemblée générale de l'ONU, le chef du Gouvernement d'union nationale a déploré que l'organisation des Nations unies tarde à nommer un émissaire pour la Libye. L'accord de cessez-le-feu entre les parties rivales libyennes, annoncé le 21 août par Fayez Al-Sarraj, chef du Gouvernement d'union nationale, et Aguila Saleh, président du Parlement de Tobrouk, demeure extrêmement fragile en raison de la menace des milices activant encore dans ce pays, a prévenu Al-Sarraj, jeudi, devant la 75e Assemblée générale de l'ONU. Le chef du gouvernement libyen, reconnu par l'ONU, a dénoncé le comportement des milices armées dans son pays, qui risquent, selon lui, de mettre en péril la fragile paix, fruit de l'accord du 21 août. Tout en saluant les engagements des dirigeants politiques dans l'est du pays à arrêter les violences, le responsable libyen, qui a annoncé vouloir quitter ses fonctions d'ici à la fin octobre, a prévenu contre l'"hostilité" des groupes armés encore en activité sur le terrain et qui ne montrent "aucun signe de coopération", a-t-il déploré. "Nous n'avons pas vu de coopération des groupes armés et de milices agressives", a-t-il souligné, dans son allocution vidéo, préenregistrée pour l'Assemblée qui se tient essentiellement virtuellement à cause de la pandémie. "En fait, nous n'avons vu que des déclarations hostiles de leur porte-parole et des violations commises par leurs forces", a-t-il précisé. "En conséquence, elles seront tenues pour responsables de toute confrontation militaire et d'éventuelles destructions et victimes qui en découleront", a soutenu Fayez Al-Sarraj, dont le gouvernement, rappelle-t-on, bénéficie du soutien de la Turquie depuis la fin de l'année dernière. Son opposant dans l'Est, le général Khalifa Haftar, a de son côté l'appui notamment de l'Egypte, des Emirats arabes unis et de la Russie. Dans son discours, Fayez Al-Sarraj a demandé en outre le soutien des Nations unies pour organiser des élections, tel que prévu dans l'accord de cessez-le-feu. "Les Libyens ont attendu trop longtemps pour ces élections", a-t-il rappelé, en déplorant le manque d'engagement des Nations unies, notamment en ce qui concerne la nomination d'un émissaire de l'organisation onusienne pour la Libye. Après des mois de divisions entre membres du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, doit nommer prochainement un nouvel émissaire pour la Libye, afin de succéder au Libanais Ghassan Salamé, démissionnaire début mars pour raison de santé. Selon plusieurs médias, parmi les noms qui circulent figure celui de l'actuel émissaire pour le Proche-Orient, le Bulgare Nickolay Mladenov. En marge de l'Assemblée générale de l'ONU, l'Allemagne a prévu d'organiser une visioconférence sur la Libye à un niveau ministériel le 5 octobre afin de relancer les efforts de paix dans ce pays, en chaos depuis la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi.