Auréolé par la réunification de ses rangs, le Front des forces socialistes passe à l'essentiel. Il annonce son refus de "cautionner" le référendum sur la révision constitutionnelle et "met en garde" contre une "énième violence constitutionnelle". Pour le Front des forces socialistes, l'élaboration de la loi fondamentale est "un acte éminemment politique qui doit être l'émanation de la volonté populaire dans le cadre d'un processus politique constituant en mesure de susciter l'adhésion et la participation de toutes les forces vives de la nation". Plus que cela, le parti du tout nouveau premier secrétaire national, Youcef Aouchiche, a estimé qu'au lieu de cela, le projet de la révision constitutionnelle, telle que présentée par le pouvoir "(...) a pour finalité de sécuriser le pouvoir et d'assurer le renouvellement et la pérennité du système plutôt que de sanctuariser et sécuriser la nation en la dotant d'un socle constitutionnel incontesté et incontestable". Le Front des Forces socialistes reproche notamment au pouvoir le fait que cette démarche de la révision constitutionnelle soit appuyée par "des institutions aux ordres, des médias comme outil de propagande, une administration centrale et locale renouvelée pour la circonstance, un appareil judiciaire et policier pour briser toute opposition, ainsi que des groupuscules politiques et une pseudo-société civile préfabriqués pour servir d'outils de propagande ou de relais de soutien". C'est parce que "le peuple algérien ne se sent pas concerné" par le scrutin référendaire, que le FFS "ne cautionnera pas le scrutin du 1er novembre qui constitue une énième violence constitutionnelle et un coup de force de trop contre la volonté populaire". Il appelle, au contraire, à un "dialogue inclusif et sincère" et exhorte les citoyens "à poursuivre par des voies pacifiques et politiques la lutte pour exiger un véritable changement tout en demeurant vigilants face à ceux qui veulent semer le chaos et porter atteinte à l'intégrité nationale et à la cohésion sociale". Il propose l'adoption d'un "processus constituant" menant à l'élaboration d'une "Constitution consensuelle". Au sujet de l'actualité politique, le FFS a critiqué les restrictions des libertés. La résolution du conseil national du parti a expliqué que le FFS "s'élève avec force contre les entraves à l'exercice politique et le droit de réunion et d'organisation, des acquis arrachés grâce à de hautes luttes que nul ne peut remettre en cause aujourd'hui". Il dénonce "le recours à la répression" et "exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques et d'opinion". S'il ne fixe pas de date précise pour la tenue de son congrès unificateur, le conseil national du parti "salue et encourage la nouvelle direction du parti à poursuivre ses efforts visant la réunification et au rassemblement de la famille FFS". En attendant d'arrêter une date pour le congrès, le parti fondé par Hocine Aït Ahmed, il y a 57 ans, veut faire de la journée du 29 septembre, célébrant sa création en 1963, "une date de communion, de retrouvailles et de réconciliation entre l'ensemble des militants du FFS".