L'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) sera rebaptisée Agence nationale d'appui et de promotion de l'entrepreneuriat (Anape) et sa mission sera orientée vers l'entrepreneuriat. Les choses se précipitent à l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) investie, depuis peu, à opérer sa mue. Samedi dernier, Nassim Diafat, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Microentreprises a surpris plus d'un en opérant un vaste mouvement organisationnel. Aussi, "l'épuration" a touché les directeurs d'annexes des 48 wilayas du pays dont la liste nominative a été communiquée via une publication sur la page facebook de l'Ansej. À ce changement inédit, plusieurs arguments sont invoqués par ce même document : "Cette opération s'inscrit dans le cadre de la stratégie tracée par le gouvernement en vue de concrétiser la nouvelle vision visant le développement des entreprises pour cristalliser l'approche économique escomptée. Elle vise, en définitive, l'amélioration et le renforcement de la performance de cette agence." Il était, en effet, grand temps pour cette agence, qui a servi beaucoup plus d'argument, voire de moyen de pression politique, "socialement parlant", de retrouver sa vocation initiale, à savoir aider les jeunes à entrevoir un avenir meilleur. L'Ansej était chargée d'encourager, de soutenir et d'accompagner la création d'entreprise pour des chômeurs de 19 à 35 ans porteurs d'idée de projet de création d'entreprise qui ne dépasse pas les 10 millions de dinars. Outre l'assistance et l'encadrement, l'Ansej assure, aussi et surtout, une partie du financement (28 à 29%) et la banque couvre le reste avec, pour avantages fiscaux, l'exonération de TVA et abattement sur les droits de douane en phase de réalisation et exonération d'impôts en phase d'exploitation. Mais en vingt-quatre ans d'existence, le dispositif a enregistré des résultats qui ne sont pas à la hauteur des attentes. "Sur les 380 000 sociétés créées dans le cadre de ce dispositif mis en place au profit des jeunes, plus de 70% se trouvent en crise", a indiqué Nassim Diafat en août dernier, et d'enchaîner, tout récemment, sur "le changement prochain de la dénomination". Aussi, l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) sera rebaptisée Agence nationale d'appui et de promotion de l'entrepreneuriat (Anape), afin d'être réorientée désormais vers l'entrepreneuriat. Le ministre a expliqué, en ce sens, que "nous nous sommes éloignés de l'approche sociale de l'Ansej. Aujourd'hui, nous avons une approche économique nouvelle qui nous a poussés à changer le nom de cet organisme", précisant que "la nouvelle agence Anape sera tournée à 70% vers la formation et à 30% vers le financement et le suivi des projets". Et pour bien mener ce nouveau départ, le gouvernement a choisi la voie de la souplesse pour régler le passif. Il n'est plus question, à en croire le ministre, "de poursuivre en justice les jeunes ayant bénéficié de prêts financiers auprès de l'Ansej et qui se trouvent dans l'incapacité de rembourser leurs dettes" et de leur accorder un échéancier de 10 ou 15 ans pour s'acquitter de leur dû avec effacement des pénalités de retard y afférentes et abaissement à 100% des taux d'intérêt. Il est prévu, par ailleurs, de revoir la limite d'âge et bien d'autres aspects liés au financement des projets qui devraient en diversifier les sources.