Résumé : Nedjma n'est là que depuis dix jours et elle veut déjà rentrer au pays. Rédha lui propose de rester vivre avec lui, mais elle refuse. Elle lui rappelle qu'il a sa femme. Elle lui conseille de louer un studio car ils ont besoin d'intimité et de chercher du travail. Elle restera encore quelques jours pour voir comment vont évoluer les choses... Rédha insiste pour qu'elle quitte le cottage et s'installe dans l'appartement. Les jours filent. Ils passent les après-midis à se promener. Elle refuse d'aller au restaurant et que Rédha puise dans ses économies pour la gâter. Parfois elle prétexte être fatiguée pour rester à la maison. Rédha donne des cours d'anglais à Fadhéla pendant qu'elle regarde la télévision. Même si elle leur tourne le dos, rien de ce qui se dit ou se fait ne lui échappe. - Quand je travaillerai, tu sortiras seule et tu devras te débrouiller. Imagine que tu te perdes et que tu veuilles qu'on t'oriente. Il te faudra parler en anglais et comprendre ce qu'on te dit. - J'aurai des repères. Je ne parlerai à personne. Je me débrouillerai toute seule, affirme Fadhéla. Tu me donnes des cours comme si j'allais passer des examens, alors qu'il y a longtemps que j'ai quitté les bancs du collège. J'ai pris quelques cours au pays mais là je ne comprends rien. Enfin, je ne retiens pas grand-chose. Tu vas trop vite. - Je ne serai pas toujours disponible, la rappelle Rédha. Je vais travailler et on se verra en coup de vent. À la maison, on peut parler en arabe mais quand tu sortiras seule, comment feras-tu ? Nedjma se voit contrainte d'intervenir. - Rédha mon fils, vas-y doucement. Fadhéla, ton mari a raison, lui dit-elle. Ecoute-le. Enregistre s'il le faut. Il ne faut pas avoir honte de faire des fautes. C'est comme cela qu'on apprend. - Il me gronde comme si j'étais une petite fille. - Ma fille, il est nerveux et je le comprends. Il est sans travail et ne fait que dépenser. Je suis sûre que son compte est dans le rouge. Fadhéla hausse les épaules. - Ce n'est pas de ma faute. S'il ne peut pas m'assumer, je rentrerai avec toi, lui dit-elle. Je reviendrai une autre fois. - Ne t'inquiète pas pour l'argent, je ne suis pas à découvert, répond Rédha. Je finirai par trouver du travail. - Mon fils, as-tu envoyé ton CV ? - Oui, ne t'inquiète pas, insiste-t-il. J'ai postulé un peu partout. J'attends juste qu'on m'appelle ou qu'on m'envoie un email. Je finirai par trouver du travail, au bureau ou ailleurs. Yemma, je vais reprendre ma vie en main. J'ai juste besoin de ta bénédiction. - Tu l'auras toujours, le rassure-t-elle, quoi que tu fasses. Quand je partirai, je compte sur vous deux pour affronter les aléas de la vie. - Je n'aime pas quand tu parles de partir. Que dois-je faire pour que tu acceptes de rester ici ? la prie Rédha. - Cette fois, je ne peux pas, mais dès que vous aurez une vie stable, des enfants, je viendrai, promet Nedjma, émue jusqu'aux larmes. Mais j'attends de vous que vous me rendiez visite quand vous le pouvez. Ce qu'elle ne leur a pas encore dit, c'est que Samra a avancé la date de son retour. Ils la surprennent en train de ranger ses affaires dans la valise. Elle trouve un prétexte. - Ta sœur est tombée enceinte. Elle n'est pas bien. Mes enfants, je dois rentrer. Mon cœur de mère n'est pas tranquille. - Tu as trouvé un bon prétexte pour abréger ton séjour et nous abandonner, s'écrie Rédha. Elle est enceinte et pas malade. - Je m'inquiète pour elle, affirme-t-elle. Elle ne supporte rien, ni son entourage ni la nourriture. Même les odeurs l'indisposent. Je rentre m'occuper d'elle, le temps que cela lui passe. C'est elle que j'abandonne en restant ici. Mais je vous jure que je reviendrai...
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