La ville de M'Chedallah, sise à 45 km à l'est de Bouira, a été hier le théâtre d'incidents entre des jeunes et les forces de l'ordre. Les échauffourées ont éclaté peu après midi. Les forces anti-émeutes, qui se sont déployées en nombre pour empêcher la marche pacifique qui était prévue à 10h, n'ont pas hésité à faire usage de gaz lacrymogène pour tenter de disperser les groupes des jeunes qui ont investi par plusieurs dizaines les alentours du siège de la Brigade mobile de la Police judiciaire (BMPJ), située à Bouaklane, dans la partie sud du chef-lieu communal de M'Chedallah. La situation était tendue depuis les premières heures de la matinée. Un dispositif sécuritaire impressionnant a été mis en place pour empêcher toute tentative de rassemblement et de marche. Les forces de l'ordre ont essayé d'empêcher les personnes venant de différentes communes de la daïra de se regrouper au niveau de l'intersection de Bouaklane, point de départ de la manifestation qui s'inscrit dans l'esprit du Hirak. Les forces de l'ordre ont arrêté des manifestants. Ce qui a attisé la colère des marcheurs. Un groupe de personnes a réussi tout de même à forcer le cordon et à marcher. Des appels à la libération des détenus politiques ont été scandés par les manifestants. Le climat de tension qui pesait des heures durant a fini par éclater en début d'après-midi. Plusieurs arrestations ont eu lieu au moment des affrontements qui ont duré plus de deux heures. Décidément, après le chef-lieu de wilaya qui est interdit aux activistes du Hirak depuis des semaines, les forces de l'ordre veulent faire place nette dans d'autres villes frondeuses de la wilaya. Il y a une semaine, la ville d'El-Esnam était assiégée par les services de sécurité après l'appel à une marche populaire. En plus des patrouilles de différents corps de la Sûreté nationale qui surveillent les moindres recoins de la ville, un dispositif important est mis en place pour empêcher les militants de joindre le lieu de la manifestation. Ali CHERARAK