Les rapports de l'APW de Jijel se suivent et se ressemblent depuis que les travaux de la pénétrante à l'autoroute Est-Ouest, Djen Djen-El-Eulma, ont été lancés, il y a sept ans, pour ne jamais avancer. Lors de la dernière session de cette instance, le dossier de ce projet a été, encore une fois, abordé pour juste faire le constat d'une situation totalement bloquée. Hormis la nouvelle de la mise en demeure du groupement d'entreprises chargé des travaux, qui a été sommé de reprendre son activité sur ce chantier, rien de nouveau n'a été apporté dans ce dossier, si ce n'est la reprise des mêmes critiques, formulées lors des précédentes sessions. En l'absence des responsables de l'Agence nationale des autorités (ANA), c'est le directeur des travaux publics qui est intervenu pour reproduire le même constat d'un projet au point mort. L'installation de la crise sanitaire du coronavirus a encore aggravé la situation de ce projet, a regretté ce responsable, en parlant de l'arrêt total des travaux et du licenciement de plus de 600 travailleurs. Le déconfinement opéré après l'amélioration de la situation sanitaire n'a pas permis la reprise des travaux, et voilà qu'à nouveau ce projet se retrouve encore une fois au centre de toutes les préoccupations à Jijel, une wilaya enclavée de toutes parts. Pour en finir avec son isolement, il n'y a plus aucune autre solution que celle de relancer les travaux de cette pénétrante. C'est en tout cas l'avis de la population et des élus de Jijel, qui assistent, impuissants, au blocage de ce projet. "Il n'y a pas de lobbies jijéliens à Alger pour débloquer ce projet", déplore-t-on. Et dire que cette pénétrante a été lancée pour permettre à Jijel d'avoir une ouverture sur les Hauts-Plateaux mais aussi sur le reste des autres régions du pays. Un rêve fort légitime pour la population locale qui continue à faire le parcours Jijel-Alger en... huit heures, voire plus. En plus du désenclavement, cette pénétrante aura d'importantes retombées économiques sur toute la région. À commencer, avait-on promis, par la dynamisation de l'activité portuaire, à Djen Djen, pour permettre à ce port d'établir des échanges avec l'Afrique via cette pénétrante et la route transsaharienne ! Mais voilà, ces promesses se sont avérées sans lendemain et le projet est resté au stade de chantier, voire d'otage d'un blocage des plus intrigants. Pour rappel, cette pénétrante traverse, en plus de Jijel sur un parcours de 45 km, les wilayas de Mila et de Sétif sur une distance de 15 et 55 km. Dans tous les tronçons parcourant ces wilayas, les mêmes contraintes sont soulevées depuis le lancement des travaux au mois de mars 2014, après un retard de près d'une année. Des problèmes surtout d'ordre financier sont à l'origine du blocage de l'un des plus grands projets structurants, lancés à Jijel.