Un climat tendu régnait hier à M'chedallah, une commune sise à 45 km à l'est de Bouira. Depuis samedi, début des affrontements entre des jeunes et les forces de l'ordre après l'empêchement d'une marche, la situation demeure toujours électrique. Dans la nuit d'avant-hier, l'émeute a repris de plus belle. Des échauffourées ont éclaté en début de soirée à proximité du siège de la Brigade mobile de la Police judiciaire (Bmpj) de Bouaklane, au sud du chef-lieu communal. L'air était irrespirable dans les quartiers voisins à cause du gaz lacrymogène qui s'est infiltré même à l'intérieur des maisons. Les manifestants qui réclamaient la libération des jeunes arrêtés samedi 3 octobre n'ont pas voulu entendre raison. Un jeune de 35 ans a été éborgné lors des affrontements avec les forces de l'ordre. Il a reçu une bombe lacrymogène en plein visage. Ainsi, la tension n'avait toujours pas baissé hier à M'chedallah. Deux jeunes parmi ceux qui ont été arrêtés, samedi 3 octobre lors des échauffourées, vont être présentés devant le procureur de la République près le tribunal de Bouira. Leur présentation devait avoir lieu hier, en fin d'après-midi. Des militants ont annoncé plus d'une dizaine d'arrestations parmi les manifestants. Craignant que ces affrontements ne prennent une autre tournure, plusieurs appels au calme ont été lancés via les réseaux sociaux. Des militants de la région de M'chedallah appellent les jeunes manifestants à ne pas répondre à la "provocation" des forces de l'ordre et surtout à préserver le pacifisme du Hirak. Par ailleurs, une grande mobilisation des services de sécurité a eu lieu hier, dans la ville de Bouira, après un appel à une marche pour commémorer les événements du 5 Octobre 1988. La place des Martyrs a été quadrillée par la police. On remarque une forte présence policière dans plusieurs rues du chef-lieu de wilaya devenu, ce dernier mois, inaccessible pour les activistes du Hirak. Ali CHERARAK