Il est question de "revoir" le mode de gestion de la compagnie nationale de manière à la rendre compétitive à l'international, tout en veillant à réduire le nombre de ses agences commerciales à l'étranger. Avec la reprise des activités aéroportuaires pour ce qui est des vols domestiques annoncée dimanche lors du Conseil des ministres, c'est le secteur des transports, dans sa globalité, qui se met en branle. Abdelmadjid Tebboune, président de la République, a, de ce fait, donné le la en esquissant les premiers contours d'un plan d'action approuvé, qui se veut profond et ambitieux pour ce secteur ô combien stratégique et pourtant si mal pris en charge. Aussi, Tebboune a-t-il instruit les services compétents de créer des compagnies spéciales en vue d'assurer le service de transport aérien interne et créer, ainsi, une dynamique économique à même d'absorber le chômage. Il est question, dans le même sillage, de "revoir" le mode de gestion de la compagnie Air Algérie de manière à la rendre compétitive à l'international, tout en veillant à réduire le nombre de ses agences commerciales à l'étranger. Aussi, a-t-il ordonné, la préparation d'une plateforme pour un hub aéroportuaire de l'Algérie à Tamanrasset en collaboration avec les spécialistes et experts pour accéder aux marchés africains et exploiter la conjoncture économique mondiale pour l'ouverture de nouvelles lignes, notamment vers les Amériques et l'Afrique. Lors de son intervention, hier, à la radio Chaîne I, le ministre des Transports a annoncé qu'"avec la création d'une nouvelle compagnie qui sera dediée uniquement aux vols domestiques, Air Algérie opérera exclusivement à l'international". Tenant un discours réaliste, le ministre a reconnu que "la compagnie, outre ses problèmes financiers, souffre aussi d'un manque de compétences et devra être gérée avec beaucoup plus de rationalité et de discipline et surtout devenir rentable". Il poursuit : "La nouvelle compagnie, qui va opérer localement sur 36 aéroports devra éviter toutes les erreurs du passé et fonctionner, entre autres, juste avec le nombre d'employés nécessaires." "Air Algérie, quant à elle, devra réduire, voire fermer toutes les représentations à l'étranger et se contenter, dans certaines capitales, de bureaux au sein des aéroports". La compagnie nationale qui aura, donc, moins de segments à gérer va revoir ses priorités y compris dans l'ouverture de nouvelles liaisons aériennes. Il est question non seulement d'ouvrir jusqu'à 20 dessertes sur des pays africains mais également des liaisons en direction de l'Amérique du Nord et de l'Amérique du Sud. La question des tarifs, selon le ministre, "sera prise en charge avec la création de la nouvelle compagnie aérienne pour le domestique". L'on prévoit aussi de moderniser le mode de gestion de la compagnie nationale de navigation aérienne tout en veillant à l'exploitation rationnelle des aéroports intérieurs pour pouvoir fournir de meilleures prestations en fret et voyage. Revoir des textes législatifs pour le maritime Les choses restent quelque peu "floues" pour ce qui est de l'ouverture du secteur maritime au privé. Lazhar Hani qui évoque cette possibilité et la présente même comme "une nécessité" parle de "réviser certains textes législatifs" en plus d'autres mesures à même de redorer le blason de ce secteur qui, de l'avis de l'orateur, "accuse un grand retard". Le ministre a reconnu, à l'occasion, que "la pandémie de coronavirus a affecté le secteur des transports dans sa globalité" mais "c'est le maritime qui a accusé le plus grand coup". Pour ce qui est de la réalisation du port d'El-Hamdania (Cherchell) qui devait se faire en 2015, le ministre a révélé que "les études ont donné comme première évaluation du projet un coût qui oscille entre 5 et 6 milliards de dollars". Il s'agit aussi de la création d'un chantier naval pour l'entretien et la réparation des bateaux, et ce, en faveur d'une société en coopération avec des compétences étrangères. En abordant le transport terrestre, le ministre s'est beaucoup attardé sur la participation du privé sur ce segment. Il a, par ailleurs, parlé d'"une nouvelle loi sur la sécurité routière" tout en soulignant que "les lois, à elles seules, ne peuvent résoudre le problème des accidents de la circulation dont les causes reviennent à l'élément humain à 95,5%". Il est question, par ailleurs, de développer davantage le transport ferroviaire avec plusieurs lignes qui iront de pair avec des mégaprojets d'exploitation minière notamment celle du phosphate (Est). Pour le ministre qui fait de "l'éradication de la bureaucratie" son credo soutient également qu'"il n'est plus question pour l'Etat de continuer seul à assumer la gestion de l'aérien, du maritime et du terrestre". "Il faut que le privé s'implique davantage et investisse ces domaines" a-t-il souligné avec force, tout en précisant que "l'ouverture au privé est valable aussi bien pour le national que l'international". Concernant le métro d'Alger dont le contrat avec la française RATP est arrivé à expiration, le ministre a indiqué que "la gestion revient aux Algériens comme il a été prévu initialement dans le contrat". Nabila SaIdoun